Angelus SILESIUS : Cri de l’âme languissante

Par Unpeudetao

(à son aimé)

Ah quand viendra donc le temps
Où je pourrai contempler
Mon tant aimé, Jésus-Christ,
Qui est mon amour et ma vie ?

Ah, où es-tu donc lumière ?
Pars de là, et ne t’attarde.
Viens, car mon cœur est malade
Et t’attend en grand’ douleur.

Si tu ne viens pas sitôt,
Ô toi, séjour de ma vie,
En moi mon esprit meurtri
Mourra de désir d’amour.

Car tu sais bien que jamais
Je ne puis sans toi durer,
Car c’est toi cher Jésus-Christ
Qui es la vie de ma vie ;

Aussi viens donc vite à moi,
Et réjouis-moi de toi,
Enclos-moi dedans tes bras
Qui pour moi furent blessés.

Ô tends-moi ta bouche douce,
Fais-moi savoir que tu m’aimes,
Presse-moi sur ton sein frêle,
Qui m’est plaisir éternel.

Lors je chanterai partout
Joyeusement et sans cesse,
Que c’est toi, cher Jésus-Christ,
Qui es la vie de ma vie.

Angelus SILESIUS (1624-1677), pseud. de Johannes Scheffler, mystique et poète allemand.

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