Inauguration le jeudi 3 mai à 18h en présence de l’artiste
Le Château d’Eau présente du 3 mai au 24 juin 2012, une exposition du travail de Géraldine Lay. Sous un titre, «Les failles Ordinaires», reprenant celui d’une de ses séries, cette exposition propose un regard transversal à travers différents travaux réalisés entre 2005 et 2011. Elle a pour ambition d’amener à la surface la singularité de la démarche de cette photographe, ancienne élève de l’École Nationale de la photographie d’Arles.
Son oeuvre est le résultat d’une pratique régulière presque quotidienne. Munie d’un petit appareil léger et compact qu’elle emporte partout et garde sur elle en permanence, elle est à la recherche de
Cette série est un mélange de portraits, d’objets trouvés et de paysages. Elle photographie les passants comme s’ils étaient les acteurs d’une scène, les lieux comme s’ils étaient des décors de cinéma. Rien ne relie les villes qu’elle a parcourues, seul son imaginaire construit entre elles, un récit improbable, une autre fiction. Les passants semblent jouer une pièce indéterminée, comme si chacun se mettait à vivre un songe fugitif.
Sa photographie parle aussi de l’histoire propre de la rencontre entre l’artiste et la ville, du moment où se révèle l’étrangeté d’une ville quand on la découvre.
Ce travail fait l’objet d’une ouvrage «Les failles ordinaires» édité par Actes-sud avec la participation du Château d’Eau.http://www.geraldinelay.com/
Isabelle Vaillant, Entre les tours
Ces parents que j’ai connu adolescents. Leurs enfants à présent devant mon objectif.
Vingt-quatre années se sont écoulées.
Ils me regardent et je me revoie. J’ai vécu ici, dans le quartier de la Faourette, à Toulouse.
Alors, j’étais moi-même une adolescente, un individu en mutation, déracinée, repiquée dans ce nouveau terreau. Une immigrante.
J’ai partagé leur vie, goûté leurs plats. Leur culture pénétrait en moi, me modelait.
Ils me regardent.
Ils me reconnaissent.
M’ouvrent à nouveau leur maison.
Le temps fait une ellipse, me transporte sur la pelouse centrale, au milieu des tours, dans les escaliers, devant leur porte.
Et lorsqu’elles s’ouvrent , c’est le même accueil, généreux, chaleureux.
Le temps fait une boucle.
Je retrouve mes amies, je découvre leurs maris, leurs enfants.
Nous nous regardons, nous nous reconnaissons. L’image parle d’eux, de leur condition de vie, de leur histoire.
Elle raconte le travail du temps sur le temps.
S’incarne dans un regard, une chevelure, une posture…
S’imprègne de leur présence, leur vérité.
Je les regarde et mon objectif fait voler le temps en éclats.
Aujourd’hui, je suis cette photographe, revenue à Toulouse pour ce travail tant émotionnel que professionnel.
Et demain, j’aurai quitté les tours pour la Bretagne, les champs et le feu de bois qui va avec l’hiver.
Repères biographiques
Isabelle Vaillant a vécu son adolescence à La Faourette, un des quartiers populaires de Toulouse. Elle est devenue photographe.Vingt quatre ans après elle retrouve ses amies, leurs parents, leurs frères, les voisins. La générosité de l’accueil, les saveurs des plats, l’affection partagée sont là , comme autrefois. La vie a fait son chemin, les parents sont plus vieux, des enfants sont nés, des mariages se sont noués. Isabelle fait des portraits, comme pour mieux voir ces nouveaux visages ou comme pour partager l’émotion des moments de retrouvailles. Ses images en noir et blanc, aux cadrages larges intégrant des éléments de l’habitation, témoignent de la confiance offerte à l’amie, mais les visages graves disent aussi la réserve face l’appareil photographique.
Le Château d’Eau 1, place Laganne 31300 TOULOUSE : 05 61 77 09 40
http://www.galeriechateaudeau.org