Qalli et Aivaaq, deux adolescents de la communauté iñupiaq mènent une vie sans histoire dans une petite ville isolée du nord de l'Alaska jusqu'au jour où, partis à la chasse au phoque avec un de leurs amis, une dispute se solde par la mort accidentelle de ce dernier. Paniqués, les deux garçons décident de se débarrasser du corps
"On the Ice" de Andrew Okpeaha Maclean
Avec : Josiah Patkotak, Frank Qutuq Irelan Sortie le 02 mai 2012 Distribué par Memento Films Durée : 96 minutes Nombre de : 1 Film classé : Tous publics Le film : Les bonus : |
Festival de Berlin 2011 : Prix du Meilleur Premier Film, et Ours de Cristal du Meilleur Film Génération
Ici le décor ne varie guère. L’Arctique et ses glaces à perte de vue. Le cinéaste qui s’y aventure risque la monotonie. Surtout pour un premier film. Mais Andrew Okpeaha MacLean, originaire de cette région, relève intelligemment le défi, en mêlant il est vrai, quelques gouttes de sang, sur la neige immaculée, et un imbroglio meurtrier à vous tordre la conscience.
Deux copains, Qalli et Aivaaq, des vrais, ont commis un crime, malgré eux. Un autre copain, mais c’est un accident, se rassurent-ils, en ne sachant pas comment faire admettre leur version. Partis à trois pour une chasse aux phoques, de retour au village, le duo va devoir composer.
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C’est tout l’enjeu de ce film peu ordinaire, qui entre thriller psychologique et documentaire anthropologique (la vie quotidienne des Inuits), laisse le champ libre à toutes les explorations possibles. Personnellement je n’ai jamais pu imaginer de quelle manière ces deux ados allaient pouvoir se dépêtrer de leurs mensonges.
Aivaaq, fils de bonne famille, s’apprête à quitter les siens afin de poursuivre ses études. Qalli suit plutôt la pente familiale, savonnée par un alcoolisme chronique. Une déraison éthylique qui le conduit parfois à révéler ce qu’il aurait du taire.
Un piment supplémentaire dans un scénario déjà bien relevé, et dans lequel le cinéaste, qui en est aussi l’auteur, puise tout son suspense. C’est en suivant au silence près tous ces personnages (j’ai beaucoup aimé le père de Aivaaq) qu’il nous donne tranquillement le vertige de l’amitié.
Les bonus
- Interview du réalisateur (10 mn)
Plus explicatif sur le film que commentateur, Andrew Okpeaha MacLean , explique pourquoi il fait du meurtre « un fait complexe » contrairement à la première ébauche proposée dans le court métrage « Sikumi ».
Le casting ? « Des non-acteurs ou des acteurs dans leur premier film, on voulait qu’ils soient jeunes et absolument Inuits, et c’est pour cette raison que l’on a eu bien du mal à les dénicher ».
La musique ? « Elle n’impose pas au spectateur un état d’esprit, et c’est ce que je demande à une musique de film »…
- « Sikumi » de Andrew Okpeaha MacLean. (15 mn )
Ce court métrage de 2008 est en fait l’ébauche du film. On y voit la scène du meurtre, imaginée très différemment.
En bref
Le film
Un film sur la culpabilité et le pardon, sur l’amitié aussi, au milieu des neiges de nulle part et d’une communauté Inuit, fidèle à ses traditions. Autant de points de vue totalement assumés par les deux jeunes acteurs. Un bon polar qui ne dit pas son nom.
Les bonus
Avec un livret en prime, une interview du réalisateur qui donne quelques éclairages sur le film, et son court métrage à l’origine de ce film. Ce n’est pas énorme, mais au moins, ils proposent quelque chose.