Spasmophilie : rechercher la dépression cachée…
Spécificité bien française, la spasmophilie n’est pas connue de nos voisins anglais ou américains. Quelles en sont les causes ? De nombreuses hypothèses sont avancées : trouble anxieux ou dépressif, une anomalie du magnésium… Le Dr Laurent Chneiweiss, psychiatre et spécialiste de l’anxiété, donne son point de vue sur la question.
Vous voyez régulièrement en consultation des patients dits “spasmophiles”. Comment définiriez-vous la spasmophilie ?
Dr Laurent Chneiweiss : La définition clinique de la spasmophilie n‘existe pas vraiment. Mais quand on regarde les symptômes décrits dans les articles sur la spasmophilie, ceux-ci ont trait soit à la dépression (ralentissement psychomoteur, difficultés de concentration, tristesse, somatisation…), soit à l’anxiété, avec en particulier ces fameuses crises de spasmophilie.
Pouvez-vous préciser ce qu’est l’anxiété ?
Dr Laurent Chneiweiss : L’anxiété est caractérisée par un souci excessif à propos de problèmes mineurs. Elle peut être le symptôme d’un autre trouble, notamment trouble de la personnalité ou dépression. L’anxiété est une manière d’exprimée une souffrance interne.
Mais parfois il s’agit d’un trouble en soi : le fonctionnement psychique est totalement tourné vers une préoccupation ou un danger bien particulier, entraînant des conduites d’évitement. Par exemple, certaines personnes ont peur de se trouver dans des endroits d’où elles ne pourraient pas sortir. Elles redoutent toute la journée d’avoir une crise d’anxiété et évitent les endroits où elles pourraient se produire.
Les symptômes de la crise de spasmophilie (impression d’étouffer, palpitations, peur de mourir ou de devenir fou, vertiges, tremblements, impression de dépersonnalisation, nausées, vomissements…) sont exactement ceux de l’attaque de panique. Certains patients appréhendent en permanence la survenue de crise. Et tout leur comportement tourne autour de cette peur.
Dans l’anxiété généralisée, ce sont tous les petits soucis de la vie quotidienne (argent, famille, santé) qui envahissent la vie. Il s’agit, par exemple, de mères de famille qui passent leur temps à redouter que leurs enfants ou leur mari ne rentrent pas à l’heure.
La suite demain
.
Pour une information et un entretien gratuit de 30 à 45 minutes, sans engagement, concernant une aide, un soutien psychologique, ou une psychothérapie -> cliquez ici