Pour d’autres (sans doute plus nombreux), Ali Baddou est uniquement chroniqueur littéraire (remplaçant de Frédéric Beigbeder) dans l’émission de télé quotidienne "Le Grand Journal" sur Canal+.
Pour d’autres enfin, plus schizophrènes (c’est mon cas), Ali Baddou est les deux.
Bref tout ça pour dire que, cette dernière semaine, le sémillant Ali a su brillamment recycler ses références littéraires d’une émission à l’autre. Qu’on en juge :
Mercredi 12 mars, sur France Q, Ali Baddou recevait dans son émission Véronique Ovaldé, dont le roman Et mon cœur transparent vient d’obtenir le prix du livre France Culture-Télérama. De qui Ali faisait-il la chronique vendredi 14 mars dans Le Grand Journal ? Eh oui, de la même Véronique Ovaldé.
Vendredi 12 mars, sur France Q, Ali Baddou recevait David Grossman, écrivain israélien invité au Salon du Livre et dont le roman Dans la peau de Gisela vient de paraître. De quel livre Ali faisait-il la chronique la veille au soir dans Le Grand Journal ? Question purement rhétorique.
Conclusion : il est fort ce Ali. Sur France Q le matin, il parle pendant plus d’une heure avec l’invité, dialoguant, dissertant, creusant les points de vue. Et le soir sur Canal +, en 30 secondes chrono, il vous pitche le même roman avec un talent égal, entre NTM et la météo.
Deux styles, deux types de public, et surtout deux salaires. Je me demande lequel des deux (salaires) est le plus élevé, dans l’absolu mais plus encore proportionnellement à la dureté de la tâche…