Sites de mises en relation artisans / particuliers: quelle efficacité réelle ? Laurent Duguet

Publié le 29 avril 2012 par Directannuaires

Des sites se présentent auprès des artisans comme une nouvelle manière de capter des chantiers. Leur utilité est réelle mais les résultats sont très variables. Créer une alerte sur ce sujet Ils s'appellent Keltravo, 123 Devis, Quotatis, Devis Contact Pro&hellip Avec le développement des sites de mises en relation sur Internet, les petites entreprises du bâtiment sont de plus en plus courtisées. « Les particuliers ont toutes les difficultés à pouvoir trouver et comparer des entreprises et veulent dépasser la version lisse des annuaires en pouvant être contactés par des professionnels répondant à leur demande », explique Valérie Charron, directrice du marketing chez Quotatis. Si ce que l'on appelle plates-formes ou sites d'intermédiation existe depuis une dizaine d'années, le marché reste récent : « Il a explosé depuis cinq ans et l'on compte environ 80 acteurs sur ce segment très concurrentiel, note Rémi Calmel, président de Keltravo, filiale du groupe Pages Jaunes. Ce développement correspond à un moment où les particuliers ne veulent plus de travaux non déclarés et souhaitent s'adresser à des entreprises structurées. » Le principe consiste à mettre en contact internautes et professionnels répertoriés comme tels, en essayant au mieux de faire coïncider la demande du particulier et la compétence de l'entreprise. L'internaute ayant fait part de ses besoins, plusieurs entreprises inscrites sont informées et mises en concurrence. En général, le « premier arrivé est le premier servi », explique Jean-Michel Salem, directeur associé de Devis Contact Pro, une plate-forme, lancée en janvier dernier. Peu d'artisans adhérents Difficile d'estimer ce que représente ce secteur. Keltravo indique recevoir entre 200 000 et 250 000 devis par mois pour un panier moyen de 4 000 euros, avec un taux de transformation de 10 à 20% tandis que Quotatis évoque plutôt 20% et une fourchette de travaux comprise entre 500 à 20 000 euros. Quant aux artisans, leur profil est très variable : « Sur les 300 entreprises de Qualipro contact, la plupart ont entre moins de 10 et 20 salariés, avec des chauffagistes, des menuisiers, des peintres et un peu moins de maçons », indique Jean-Michel Salem. « On distingue trois typologies d'artisans accrocs de ces sites : les jeunes artisans se créant une clientèle ; des entreprises à la recherche de chantiers pour meubler des périodes creuses ; des artisans cherchant à remplir régulièrement leurs carnets de commandes. Les entreprises adhérentes sont encore peu nombreuses : 12 000 dans le portefeuille de Keltravo pour 4 000 utilisateurs réguliers », 13 000 professionnels référencés chez Quotatis, tandis que Devis Contact Pro espère atteindre bientôt le cap des 1 500. Les artisans se retrouvent face à des règles de fonctionnements qui ont toutes un leitmotiv : proposer le minimum de contraintes en matière d'engagement. D'autres proposent des packs, créant même pour le besoin une monnaie - c'est le cas du Leadz chez Devis Contact Ppro - avec un coût calculé en fonction du chantier décroché par l'artisan. Il peut s'agir, comme artisanstravaux.fr - un site pilote créé par la Capeb Paca et qui compte 500 entreprises (objectif de 1 500 en 2013) - d'une contribution forfaitaire de 48 euros pour les adhérents et de 180 euros pour les autres, avec un nombre de contacts illimités. Parmi les critiques entendues revient la qualité du contact particulier. « Beaucoup d'adresses ne sont pas toujours contrôlées par ces sites, ce qui entraîne un taux de déchet important », regrette un artisan. Pour lutter contre cette dérive, les sites s'emploient à réduire le nombre de demandes qui n'aboutiront pas, en rappelant les particuliers afin de requalifier la demande déposée sur le site. Enfin, tous se mettent à proposer une palette de services : accompagnement des artisans dans la maîtrise des plannings : prises de rendez-vous ; aide aux clients pour expliquer les différences entre les devis reçus… « Notre travail est comparable à celui d'une force commerciale, en support de l'entreprise artisanale qui n'en possède que rarement », fait remarquer Valérie Charron. Des entreprises qui espèrent que ces plates-formes les aideront à mieux traverser cette conjoncture difficile.