Face aux succès de la pièce de théâtre, les deux metteurs en scène (Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière) ont décidé de retrousser leurs manches et de prendre une caméra pour donner une nouvelle vie à l'histoire qu'ils ont inventée. Vincent, bobo parisien, attend à nouveau, pour la première fois, un petit garçon. D'humeur taquine, il décide de faire une petite blague à sa sœur, son mari et un ami de la famille. Malheureusement, les compères du soir ne vont pas beaucoup rire et le climat de la soirée va vite devenir électrique, notamment après l'arrivée de l'épouse de Vincent.
Alors que l'on pouvait s'attendre au pire et après une première demi-heure laborieuse, les ficelles du comique de boulevard apparaissent progressivement, au plus grand plaisir du spectateur. Le prénom n'est pas l'essentiel, une fois celui-ci révélé, le film peut élaborer différentes pistes et multiplier les caricatures, calambours et autres traits d'humour, le tout dans l'art du texte. Mais outre le sens de la répartie, les personnages témoignent d'une certaine émotion et nostalgie malgré leur stature stéréotypée, notamment grâce à Elizabeth interprétée subtilement par Valérie Benguigui. Même si la mise en scène est aux abonnés absents, ce qui est souvent le cas dans le théâtre filmé, l'innovation est ailleurs. Le duo Delaporte/ La Patellière a décidé de remplacer Michel Dupuis par Charles Berling, le personnage de Pierre devenant le meilleur ami d'enfance de Vincent, choix qui s'avère judicieux tant leur relation donne de la force et de la cohérence à l'ensemble.
Le film retranscrit ainsi parfaitement la douce folie qui peut accompagner les réunions de famille. Alors n'hésitez pas à venir participer au dîner, le dessert s'avérera fort gouteux. Et puis, mince, c'est quoi ce foutu prénom ?
C.