Je reviens d'une semaine de vacances à Agadir (ouais je sais, c'est la classe). Et là je tombe sur une pub télé pour Agadir. Je devrais m'y retrouver un peu, pourtant ça n'a rien à voir ni avec ce que j'ai vu, ni avec ce que j'ai aimé. Y suis-je bien allé ?
Je reviens d'une semaine de vacances à Agadir (ouais je sais, c'est la classe). Et là je tombe sur une pub télé pour Agadir. Je devrais m'y retrouver un peu, regarder ça avec l'air blasé de celui qui a vécu les choses, quand d'autres en sont encore à rêver. Pourtant ça n'a rien à voir ni avec ce que j'ai vu, ni avec ce que j'ai aimé. La pub nous fait rêver avec des Ryiads magnifiques, des bâtiments immaculés, une atmosphère orientale envoûtante, une eau accueillante, et un calme absolu...
Déjà, je dois pas avoir le même budget vacances que le coeur de cible de la pub. Parce qu'entre la poussière, les décos mal finies, les routes caillouteuses, la plage très typée Normandie (avec les hôtels à touristes, le vent frisquet et l'eau super froide), j'ai une vision un peu plus rugueuse de ce beau pays. Ce qui n'enlève rien à son charme, au contraire. Y'a aussi plein de trucs super bien qu'ils montrent pas : les chèvres qui grimpent dans les arganiers, les ânes, vaches, dromadaires, moutons, vélos zigzaguant sur le bord (ou au milieu) de la route, les villages pittoresques, les souks intriguants, la criée odorante au port d'Essaouira...
Mais surtout, j'ai vu plein de... gens. Des marocains. Je vous jure, y'en avait partout. De toutes les sortes, même. Des sympas qui te disent un mot gentil et à la prochaine Inch'Allah ; des qui vivent tranquillement leur vie de Marocain ; des un peu collants qui veulent nous vendre des lunettes, des tapis ou des cigarettes ; des qui travaillent pour construire les résidences pour riches qu'on voit dans la pub ; des qui roulent à mobylette on sait pas trop vers où ; des étudiants en hôtellerie qui font du stop ; des parents qui se promènent le long de la jetée avec leur petite fille ; des qui font des sourires ou des bisous à notre fils ; des pseudo-guides qui nous attirent dans le souk vers la boutique de leur cousin ; des gens qui nous indiquent notre route ; des enfants sans le sou qui se jetent sous nos roues pour qu'on leur achète un bouquet de thym... Y'avait plein de gens, avec tout ce que la différence culturelle, économique, historique peut apporter comme surprise, comme émotion, comme peine parfois. Avec suffisamment de raisons pour changer son regard occidentalisé sur la vie et adopter un peu de cette décontraction pieuse face aux malheurs de l'existence (Mektoub, c'est le Destin)...
De tout ça, la publicité ne dit rien. On ne voit pas de Marocain dedans. On les cache le plus possible. Il ne faudrait surtout pas que le touriste ait besoin d'entrer en contact avec les autochtones. On dirait que ce n'est pas du tout le même endroit. Personne ne vit dans l'Agadir de la pub. Est-ce bien au même endroit que je suis allé ?