Avant la Révolution, il existait une catégorie de mendiants appelés les gueux.
Ils menaient la belle vie sans exécuter le moindre travail. Ils voyageaient et ils étaient accueillis dans un bon nombre d'abbayes où on leur réservait la desserte de tables opulentes.
Quand ils devenaient trop vieux, on leur ouvrait la porte de quelque béguinage où de gros moines joyeux leur répétaient qu'ils étaient les bienheureux auxquels le royaume des cieux était ouvert.
Les gueux, pourtant, et c'est à n'y rien comprendre, entrèrent en rébellion. Cela se passait en 1556, ensuite, tout rentra dans l'ordre.
En 1789, ce fut la Révolution et l'abolition des privilèges. Les gueux perdirent les leurs.
Depuis ce temps-là, nos mendiants vivent une vie de mendiant ordinaire.
d'après le journal le Monde illustré du 25 mai 1918.
Mendiant campagnard en Flandre