Me voilà enfin à l'abris...il est plus de 23h et je viens d'arriver aux gîtes des Capucins au Puy en Velay. Pas de chance, c'est un dortoir et tout le monde dort déjà... je vais donc écrire un court résumé ce soir.
La raison de mon écriture tardive est simple: en repartant de Tence ce matin, je me suis à nouveau trompé de chemin. Les indications ne sont pas le fort de la ville et comme j'étais arrivé par un mauvais itinéraire hier...J'ai suivi le premier et le seul GR que j'ai trouvé. Un regard sur le topo "traverser la rivière" et ça me semble bon, meme si j'ai un gros doute... Mais bon, le chemin est plaisant et ça ne va pas mal. J'avance donc, jusqu'au prochain village. Il est à dix kilomètres, comme prévu également. Mais ça n'est pas le bon... J'ai bêtement repris le GR 430 mais dans le mauvais sens. Le temps de revenir vers Tence et de retrouver, juste avant, le GR 65 dans le bon sens cette fois, j'ai perdu trois heures et fait 20 kms de trop...
J'ai deux choix: soit tenter d'aller vite pour ne pas arriver trop tard et conserver un temps de récupération, soit gérer tranquillement. Je préfère la deuxième solution, d'autant plus que mes amis Damien et Caroline m'attendent dix kilomètres plus loin pour déjeuner. C'est avec plaisir que je les retrouve et nous pique niquons sur la place du village, en plein vent. Après un café revigorant, je les laisse partir vers l'Ardêche ou Damien court un trail demain et repars vers le Puy.
Je vais mettre du temps avant d'y arriver. Eole ne m'aide pas: il souffle encore plus fort que les jours précédents (pourtant j'ai lu sur le journal local qu'on avait relevé des pointes à 120 km/h) et en général latéralement. Sous les pins, je suis à l'abri mais dans les zones découvertes je dois lutter pour avancer.
Heureusement le paysage est beau et varié, surtout à partir du moment ou je commence à apercevoir les Puys. Je passe aussi plusieurs villages et bourgs aux belles pierres. Par contre, le balisage est parfois un peu défaillant, je note même certains vestiges de symboles jacquaires arrachés, notamment dans un joli passage longeant un ruisseau.
Apreès St Julien, où je fais une courte pause, le chemin continue un moment sur une route moins agréable avant de se faufiler à nouveau dans les bois.
Un peu plus tard, un chien, à la différence de ses congénères qui aboient et grognent en me voyant passer, entreprend de faire un bout de promenade avec moi. Il n'est pas perdu, porte un collier et je pense connait l'endroit. Il m'accompagne ainsi deux kilomètres et s'en revient.
J'approche enfin du Puy. Les talons commencent à souffrir, l'ampoule n'est pas loin. Je franchis la Loire sur un beau pont puis la longe plusieurs kilomètres avant d'entrer enfin dans la ville. Il est près de 21 h et je m'engouffre donc dans le premier restaurant qui me plait. Je dîne ainsi au bilboquet où ma tenue de pélerin trailer tranche un peu avec celles des autres clients. Mais la patronne semble intéressée par ma balade et habituée tout de même aux pélerins.
Le repas est vraiment succulent et me requinque bien. Je dois malheureusement encore faire quelques kilomètres dans la ville, où souffle désormais une véritable tempete, volent les débris et les branches, c'est presque dangeureux, pour trouver le gîte. La journée aura tout de même était éprouvante et vu les ronflements je doute de bien récupérer...