De manière générale, j’ai plutôt bien aimé ce film qui, même s’il n’est pas parfait, dispose de qualités suffisantes que pour m’avoir intéressé. A commencer par l’histoire que j’ai trouvée particulièrement originale. Effectivement, si les films traitant du thème des épidémies sont relativement nombreux, il s’agit rarement de virus provoquant la disparition de tous les sens. En tout cas, je n’ai pas souvenir d’en avoir déjà vu, si ce n’est peut-être Blindness mais qui traitait lui uniquement d’une épidémie de cécité. Donc l’histoire m’a vraiment intéressée. Tout comme le traitement faisant le choix d’insister sur l’expérience sensorielle et évitant ainsi l’aspect tragique habituel pour ce genre de sujet. Par contre, je suis en revanche très partagé quant à la mise à scène qui m’a parfois excessivement dérangée. Je pense par exemple aux différentes séquences où Michael se déplacent à vélo et où la caméra est placée sur le guidon. Je ne sais pas ce qui est passé par la tête du réalisateur pour qu’il ait cette idée mais une caméra qui bouge autant, c’est juste insupportable. C’est bien beau de vouloir innover mais très franchement, je ne vois pas trop qui peut adhérer à ce genre de pratique tant le résultat est calamiteux. Heureusement qu’à côté de ça, il est quand même parvenu à retranscrire la beauté et la sincérité de certaines situations grâce à des plans au demeurant plus simples mais pas dénué de charme pour autant.
Mais ce qui m’a peut-être le plus dérangé, c’est le léger manque de rythme dont souffre le film. En effet, il alterne les moments de pure poésie et ceux beaucoup plus calme dont il est très facile de se désintéresser. Ainsi, j’avoue que j’ai mis pas mal de temps à véritablement rentrer dedans et je me suis surpris plusieurs fois à décrocher. A part ça, j’ai été vraiment séduit par la prestation des deux acteurs dont je ne suis pourtant pas un fan inconditionnel (n’en déplaise aux admirateurs d’Eva Green^^). Sans pour autant être extraordinaire, j’ai trouvé qu’il y avait une bonne alchimie entre les deux et que même s’ils ne formaient pas le couple de l’année, ils étaient tout de même relativement convaincants et parvenaient sans difficulté à véhiculer les émotions souhaitées. Qui plus est, ce sont des acteurs charismatiques et cela se ressentait parfaitement lors des séquences illustrant la surdité qui touchait progressivement la population. En effet, il n’y avait plus aucun son pendant plusieurs longues minutes et pourtant on ne décrochait pas, on restait scotché aux moindres faits et gestes des deux protagonistes. Ce qui prouve bien, si besoin en était, qu’ils en imposent.En définitive, Perfect Sense est un film qui aurait pu être très bon en améliorant quelques petites choses mais qui est déjà très plaisant comme ça. C’est pourquoi je le recommande car même s’il a quelques faiblesses évidentes, je pense qu’il vaut vraiment le détour de par son histoire et son traitement original.