Le sang de l'hermine, Michèle Barrière

Par Soukee

Le sang de l'hermine est le septième et dernier roman de Michèle Barrière paru en novembre 2011 aux Éditions JC Lattès. Pour ceux qui me connaissent, vous savez à quel point j'apprécie les romans noirs gastronomiques de cette auteure. Et une fois n'est pas coutume, j'ai succombé à l'appel de cette parution et j'ai acheté ce roman en grand format...

1516. François 1er règne sur la France. Quentin du Mesnil, son maître d'hôtel et ami d'enfance, est chargé du projet Chambord : construire un château pouvant accueillir le roi et sa cour lors de ses chasses qu'il affectionne. Mais pour cela, le souverain désire un seul architecte : Léonard de Vinci. Le vieil homme, entouré d'ennemis et de jaloux, se terre en Italie. A Quentin d'aller à sa rencontre à ses risques et périls. Certains veulent la perte du célèbre Léonard...

Quel bonheur de me plonger à nouveau dans un roman noir gastronomique de Michèle Barrière ! Premier opus d'une nouvelle série qui se déroulera au 16e siècle, sous le règne de François 1er, Le sang de l'hermine s'inscrit dans la droite lignée de ses prédecesseurs et allie avec brio une intrigue très bien ficelée et une histoire de l'alimentation toujours très pointue.  Au 16e siècle, les couverts font leur apparition en Italie et l'assiette remplace la tranche de pain, ce qui fait grandement réfléchir le héros du roman, prêt à introduire ces nouveautés à la cour du Roi de France. Mais cette dernière sera-t-elle prête à renoncer à ses traditions et à adopter ces nouveaux ustensiles ?  Sanglier, lièvre, cygne, poulet au verjus, hypocras etc. font des banquets royaux de véritables mises en scènes que Quentin, en bon maître d'hôtel, organise. Les arts de la table et l'organisation de banquets sont de son ressort et il importe grandement à Quentin de mériter son amitié avec le Roi et d'impressionner les convives de ce dernier.A ma grande surprise, le végétarisme est évoqué, avec Léonard de Vinci : "Je ne supporte pas que mon corps soit une sépulture pour d'autres animaux, une auberge de morts." (p.115)  L'artiste italien est, en outre, l'objet de nombreuses descriptions sur ces inventions, certes, mais aussi sur ses analyses du monde qui l'entoure, ses réflexions et ses convictions. Passionnant !  

J'ai à nouveau passé un excellent moment avec ce nouveau roman. Michèle Barrière surprend son lecteur en mêlant habilement Histoire et fiction, en l'abreuvant de détails singuliers sur l'époque, et le laisse sur sa faim avec la question de Chambord... Aucun suspense de mon côté : je serais au rendez-vous des prochaines aventures de Quentin du Mesnil !

Pour ceux qui ne connaissent pas Michèle Barrière, ou que de nom, plongez-vous dans un de ses romans : vous serez séduit sans aucun doute ! Et ce n'est pas le carnet de recettes d'époques, disponible à la fin de chaque livre et permettant de prolonger sa lecture par des recettes de cuisine évoquées dans le roman, qui vous dissuadera de cette plongée dans l'Histoire...

Si vous souhaitez en savoir plus sur Michèle Barrière, vous pouvez retrouver  l'interview que j'avais faite il y a deux ans, dans ce billet.

Ou tout simplement l'écouter parler son dernier roman ci-dessous.

(Source : La Griffe Noire)