Accepter et vivre avec l’idée que le travail peut s’arrêter à un moment ou à un autre
Dans un monde instable, on ne peut pas être stable. C’est de Jeanne que je tiens cette citation. Et elle dit avec ces quelques mots une vérité qui est plus qu’implacable. Une perte de travail peut arriver et parfois sans qu’on s’y attende. Il peut s’agir de délestage de personnel pour raisons financières, de licenciement (abusif ou pas), de non renouvellement surprenant de contrat, d’invalidité physique ou mentale suite à n’importe quoi, on peut même être contraint de démissionner alors qu’on ne s’y était pas vraiment préparé. Bref, il suffit parfois de n’importe quoi pour que tout s’arrête alors que les choses semblaient solidement établies.
Il faut donc sortir un peu de l’assurance absolue. Et se dire que tout est bien, mais que le pire peut arriver. C’est important pas seulement de se le dire, mais de l’intégrer comme une réalité naturelle. Cela aide à éviter bien des chocs quand la situation arrive. Non pas qu’elle ne fera pas mal, mais sa force a plus de chance d’être atténuée par une conscience qui avait plus ou moins intégré cela.
La première des choses que j’ai constatées chez les gens qui perdaient leur emploi est qu’ils n’en revenaient pas du tout. Ils étaient toujours stupéfaits que ce soit arrivé. Bref, cette réalité leur tombait sur la tête comme quelque chose d’impossible qui leur était arrivé. Heureusement en Afrique, c’est peu souvent les chocs qui conduisent au suicide plutôt que la persévérance du sentiment de non issue. Mais ce qu’il faut noter, c’est que les gens qui ratent cette étape de préparation mentale, pour la plupart ratent le reste.
Toujours donner le meilleur de soi-même dans son boulot
En dehors de la préparation mentale, l’autre préparation qui est importante est la préparation technique. Il n y a pas meilleur moyen de se préparer à sortir pour aller vers autre chose que d’être bon là où on est actuellement.
Les médiocres se donnent peu de chances de continuer dans le même métier ailleurs et ils savent que s’ils perdent leur boulot, ça va être encore plus dur pour eux. C’est d’ailleurs pourquoi ils sont prêts souvent au pire pour rester.
La plupart des gens bons acceptent plus vite l’idée qu’un bon joueur ne manque jamais d’équipe.
Développer toujours des compétences parallèles
Dans nos environnement de travail actuels, on est très souvent appelés à développer plus d’une compétence. Un Directeur de projet est souvent appelé à faire de la communication, de la compta, etc. Profitez-en pour développer une compétence parallèle.
Votre travail peut vous conduire à toucher à des choses nouvelles : retouche d’images, gestion de plates-formes collaboratives, élaboration d’outils, formation, etc. Renforcez ces compétences. Au besoin, faites-vous former dans ces domaines spécifiques de manière à avoir des preuves de formation sur ces sujets qui n’étaient pas de votre compétence au départ.
Certaines boites proposent des programmes de renforcement des capacités internes. Il y’a des travailleurs qui n’en perçoivent pas l’intérêt et font tout pour se défiler. Ce serait bien pour vous de ne pas faire partie de cette catégorie de travailleurs. Ces petites choses qu’on néglige souvent peuvent un jour faire la différence dans des situations critiques.
Faire preuve d’un minimum de curiosité sur l’évolution et le fonctionnement du marché de l’emploi
C’est ici le point faible principal de plusieurs travailleurs. J’ai vu des personnes qui une fois leur travail perdu, ne savaient même pas par où commencer pour chercher un nouveau travail. Tellement ils étaient déconnectés de l’univers de la recherche d’emplois. Pourtant c’est quand on a un emploi que l’on vaut son pesant d’or dans ces milieux.
Prenez le temps de les connaître. Quels sont les sites qui offrent de l’emploi dans votre métier ou pour votre profil ? À quels genre de détails sont sensibles les structurent qui demandent votre type de profil ? Bref, mirez-vous devant le miroir « recherche d’emplois ». Créez-vous un compte sur LinkedIn, sur Viadeo et sur divers sites qui proposent de collecter des CV professionnels. En fait, si vous y réfléchissez bien, vous n’avez rien à perdre. Ayez votre CV actualisé chaque année en essayant de l’adapter aux exigences du marché qui concerne votre métier ou votre profil.
Développer un carnet d’adresses personnelles
Lors de votre carrière, vous vous faites de nouvelles relations qui sont pour la plupart professionnelles. Ce sont vos partenaires, vos fournisseurs, vos collègues, les connaissances de vos collègues. Parfois même, simplement votre statut attire autour de vous de nouvelles personnes et de nouvelles relations. Autant que vous pouvez, entretenez ces relations avec autre chose que de l’empathie professionnelle. Mettez-y un peu de vous-même. Ce sera bon pour votre travail et votre boite, mais ce le sera bien aussi pour vous-mêmes.
Faites-vous votre carnet d’adresses et laissez-vous aller à de nouvelles rencontres. Il arrive que des relations professionnelles aillent plus loin que le cadre professionnel et deviennent de véritables amitiés, voir des véritables relations de soutien. N’hésitez pas à capitaliser ce cap s’il est atteint en veillant à rester professionnel chaque fois qu’il est question de travail.
Trouver donc autant que possible du temps pour participer à la cérémonie de mariage de votre collègue, au baptême du fils de votre interlocuteur dans l’entreprise partenaire, à la petite soirée d’introduction du nouvel arrivé de l’ONG avec laquelle vous travaillez, etc.
Faire attention au wok life balance
Je reviendrais sur un article spécifiquement dédié au work life balance. Grosso modo, c’est l’équilibre entre la vie de travail et la vie privée. Parce que dans bien des cas, il arrive que les travailleurs ne fassent plus la frontière et plongent toute leur vie personnelle dans leur vie professionnelle. Plus de temps pour la famille, pour les passions personnelles, pour rien d’autre.
Quand le travail s’arrête…Imaginez alors le couperet.
Ma maman me disait souvent que l’homme finit, mais le travail ne finit pas. Et comme me le disait une collègue, « t’en fais pas. Si tu meurs à cause du travail là, on va te pleurer, il y aura quelqu’un pour te remplacer et nous on va continuer à boire nos jus et nos bières en pensant à toi».