Pour sortir de la situation économique il faut vite sortir du cadre !
Extraits des 15 mesures d'urgence que défendent les membres du collectif Roosevelt 2012 pour éviter de s'enfoncer passivement dans la spirale décroissante actuelle. Elles consistent à reprendre le contrôle de la finance, et dans l'urgence, de sa partie publique en permettant aux Etats de se financer auprès d'autres acteurs financiers que des banques privées, comme s'était le cas avant 1973 ! (En France, c'est la loi du 3 janvier 1973 sur la réforme des statuts de la Banque de France qui, sous la tutelle du ministre des finances Valéry Giscard D'Estaing, a auto interdit à l'Etat d'emprunter auprès de la Banque de France. Emprunter en direction de la population est également devenu impossible en France).
1- Diminuer très fortement les taux d'intérêt sur la vieille dette
"Est-il normal que les Etats payent 600 fois plus cher que les Banques privées ? On a appris récemment que la Réserve fédérale américaine a secrètement prêté aux banques en difficulté la somme gigantesque de 1.200 milliards au taux incroyablement bas de 0,01 %. (…) Il faut en finir avec ce "2 poids, 2 mesures" ! En nous inspirant de ce qu’a fait la Banque centrale américaine pour sauver le système financier, nous proposons que la "vieille dette" de nos Etats puisse être refinancée à des taux proches de 0 %." … comme aux Etats-Unis…
2- Créer un impôt européen sur les bénéfices des entreprises
"Le taux d’impôt sur les bénéfices des entreprises n’est que de 25 % en moyenne en Europe contre 40 % aux Etats-Unis. C’est le monde à l’envers ! On croyait que les Etats-Unis étaient les plus libéraux mais ils taxent plus que nous les bénéfices des entreprises."
3- Récupérer TOUS les impôts sur les bénéfices réalisés en France pour le budget de l'Etat :
"Le rapport du député UMP Gilles Carrez publié le 5 juillet 2010 montre que si on annulait l’ensemble des baisses d’impôts votées depuis 2000, l’Etat aurait chaque année 100 milliards de plus dans ses caisses. Si nous revenions simplement à la fiscalité qui existait en 2000 (nul ne la jugeait confiscatoire ou sovietiforme), notre déficit se transformerait en excédent !"
7- Séparer les banques de dépôt et les banques d'affaires.
Pour protéger l’épargne des citoyens et ne pas faire courir de risques aux finances publiques ni au financement de l’économie réelle, le principe d’une séparation étanche entre Banques de dépôt et Banques d’affaires vient d’être acté en Grande-Bretagne mais les lobbies ont obtenu que son application soit repoussée à… 2019 !
Ces mesures sont emblêmatiques d'un mouvement de pensé très large, qui commence à émerger ponctuellement dans les médias car il va à l'encontre de la pensé dominante… notons que celle-çi évolue assez vite en ce printemps 2012 puisque qu' après avoir prôné l'austérité pendant des années, et regardé s'enfoncer lentement les peuples du sud dans la récession (même ceux qui ne trichent pas !) les biens-pensants de la rigueur se retournent aujourd'hui vers le soutient de la croissance… belle preuve de leur capacité à anticiper les mécanismes économiques ! Ils naviguent à vue !
Visitez ce blog… vous en saurez plus en lisant les articles de Paul Jaurion, Frédéric Lordon, Pierre Larrouturou, Economistes atterrés, Michel Rocard…qu'en écoutant les conseillers de BFM-Business !
Tous les observateurs lucides (mais pas gérants de hedges fonds) nous clament depuis des mois qu'il est dans la nature de la finance de s'accumuler sans fin et que le rôle des Etats est précisément de lui imposer des limites…
J'ajouterai que si rien n'ai fait (à part des opérations "open bar" en direction des banques…), la construction européenne sera rendue responsable des dégâts à venir, et même si c'est en grande partie vrai puisque la "libre concurrence" imposée par les traités tire les anciennes économies vers le bas, son avènement sera plus qu'improbable dans les décennies à venir.
En vrac :
Manifeste pour un Débat sur Le Libre Echange
le site de Pierre LARROUTUROU
Illustration : Merci aux frères Coulures