Des vacances scolaires de Pâques sous une météo peu clémente avec une gamine de huit ans en pension à la maison pour quelques jours nous ont obligés à revoir nos plans de sorties en plein air pour nous rabattre sur des occupations d’intérieur acceptées sans rechigner. Dans ces conditions une expédition au musée s’imposait. Or s’il est un musée dont les enfants sont friands mais qui s’adresse aux adultes tout autant, c’est bien le Muséum d’Histoire Naturelle et sa Grande Galerie de l’Evolution.
Même le trajet pour y accéder est un bonheur, pour moi l’amoureux de Paris. Arrivant dela banlieue Ouestparla gare Saint-Lazare, le bus 24 m’y conduit directement par un parcours de rêve : Madeleine, Concorde, Louvres et quais de Seine, Châtelet (Samaritaine et dôme du BHV pas loin), place Saint-Michel, Maubert-Mutualité et enfin le Jardin des Plantes. Nous étions déjà comblés avant même d’en venir au but de notre sortie.
Dès la fin des années cinquante, alors que je n’étais qu’un gosse, mes parents m’avaient fait découvrir ce lieu merveilleux et j’y étais retourné plus récemment après la rénovation du bâtiment et avoir vu le film documentaire de Nicolas Philibert (« Un animal des animaux » sorti en salle en 1996) qui nous montrait la réinstallation des collections dans le bâtiment rénové. La mise en perspective des animaux exposés par biotopes, des poissons aux papillons en passant par les éléphants et les tigres. Les animaux ont été « retapés » si nécessaire et nous découvrions ainsi les réserves, les ateliers et laboratoires où s’activent méticuleusement les professionnels. Pour être honnête, le film n’était pas renversant, ni techniquement parlant, ni sur ce qui est montré mais il donne une envie irrépressible de visiter, ou dans mon cas, de retourner voir ce magnifique musée. Il faut courir voir ces animaux pétrifiés pour l’éternité dansla Grande Galeriede l’Evolution. Un spectacle autant pour les petits que pour les grands.
Le clou étant la longue procession des animaux de la savane qui trône au centre du bâtiment et qu’on aperçoit de partout, de l’entrée par l’étage inférieur ou du dessus par les balcons, nimbée de lumière naturelle par les verrières ou d’éclairages habilement placés, et l’on tourne et retourne autour de ce troupeau disparate et majestueux d’éléphants, lions, girafes, gazelles etc. qui semble poussé par l’espoir insensé d’une évasion sans heurts et dans la dignité par la porte de sortie du public.
Je ne listerai pas ici tout ce qu’on peut voir, une journée complète est insuffisante pour celui qui voudrait se gaver de ces animaux empaillés, du squelette monstrueux de la baleine, des vitrines d’insectes, des petits films qui tournent en boucle, des écrans tactiles mis à la disposition de tous, des fiches à lire etc.
Si les collections sont riches, le décor n’est pas laid non plus. Planchers, poutrelles métalliques et verrières, sièges pour faire des haltes car il en faut, éclairages doux et reposants. Enfin, j’en terminerai avec ce court rappel historique :
La galerie de Zoologie construite par Jules André a été inaugurée en même temps quela tour Eiffelen 1889, et avec le même succès. Fermée depuis 1965 elle s’est métamorphosée en 1994, en Grande Galerie de l’Évolution, sous la houlette des architectes Paul Chemetov et Borja Huidobro associés au réalisateur René Allio. Depuis cette réouverture, les collections de zoologie du Muséum National d’Histoire Naturelle – Jardin des Plantes – (36 rue Geoffroy Saint-Hilaire Paris Vème) apparaissent sous un angle nouveau et dynamique, celui de l’évolution dela vie. Elles forment un ensemble spectaculaire (3000 spécimens exposés dans la seule nef et 7000 dans tout le lieu), installé dans un espace de 55 m sur 25 m, haut de 30 m. Les 6000 m2 de l’exposition permanente sont répartis entre la nef centrale, le balcon supérieur et le balcon intermédiaire.
Donc, vous m’aurez compris, une visite s’impose. Pour tous les renseignements concernant l’accès, les prix et les expositions temporaires, c’est ICI que ça se passe.