Pour accueillir la flamme olympique, qui symbolise les valeurs d’excellence, d’amitié et de respect, la Chine avait fait des promesses. En 2001 un représentant du Comité d’organisation des jeux de Pékin avait déclaré : «En confiant à Pékin l’organisation des Jeux olympiques, vous contribuerez au développement des droits de l’Homme.»
On en voit aujourd’hui les résultats. À l’heure où j’écris ce billet, la police chinoise aurait fait entre 10, selon les autorités chinoises, et 80 morts, selon le gouvernement tibétain en exil. La police quadrillerait systématiquement les rues de Lhassa tout en procédant à des perquisitions systématiques.
La simple détention, ou pire l’exposition, d’un drapeau tibétain peut coûter entre 7 et 20 ans de prison additionnés des tortures qui vont avec.
Pendant ce temps-là, à Lausanne, le Musée olympique et les carrefours du bord du lac arborent les couleurs de Beijing 2008 : le rouge et l’or du drapeau chinois. Des couleurs qui symbolisent la révolution et la venue d’une nouvelle ère, inondée de lumière, marquée par l’unité du peuple chinois.
Le problème est que, par les temps qui courent, le rouge révolutionnaire a cédé la place au rouge du sang des Tibétains qui meurent assassinés par les autorités chinoises.
Le problème est que ce rouge sang flotte au vent d’un musée situé en partie sur une propriété de la Ville de Lausanne et dans les rues de la capitale olympique.
Le problème est qu’avec ce qui se passe au Tibet, il est difficile de fermer les yeux sur ce rouge qui, jusqu’à Lausanne, rappelle que la Chine n’a pas tenu ses promesses par rapport aux droits humains et qu’elle est même en train d’accomplir un véritable «génocide culturel» comme le rappelle très justement le dalaï lama.
Messieurs Rogge et Brélaz, je crois qu’il est temps d’enlever cette pagode, ces lampions et ces oriflammes. Par respect pour le peuple tibétain.