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I Came So Far For Beauty

Publié le 28 avril 2012 par Polyphrene

I came so far for beautyI left so much behindMy patience and my familyMy masterpiece unsigned
I thought I'd be rewardedFor such a lonely choiceAnd surely she would answerTo such a very hopeless voice
I practiced all my sainthoodI gave to one and allBut the rumours of my virtueThey moved her not at all
I changed my style to silverI changed my clothes to blackAnd where I would surrenderNow I would attack []
I Came So Far For BeautyLa beauté est une déclinaison de l’infini dans la pensée humaine. Inaccessible comme l’horizon, elle fascine et attire, mais ni la force ni la raison ne peuvent se l’approprier. Elle peut être un don comme elle peut être un fardeau ; elle peut être un leurre comme elle peut dire la vérité ; elle peut être un bien comme elle peut dissimuler le mal.La beauté nous donne envie de vivre, mais nous maintient, bien souvent, dans une éternelle frustration.Pourtant, la beauté n’est pas la perfection, et les chemins de la beauté ne sont pas ceux de la raison. La sainteté n’en ouvre pas l’accès, pas plus que la puissance ne permet de la dominer.
Léonard Cohen en témoigne dans cette chanson empreinte d’amertume autant que de lucidité, décrivant au passage toutes les hypocrisies, folies et tromperies des hommes qui voudraient paraître meilleurs pour mieux servir leur ambition et leur vanité :Se faire admirer à défaut de pouvoir être aimé.Se faire craindre à défaut de pouvoir être admiré.
Il évoque ainsi ceux qui font Dieu à leur image et s’en attribuent ensuite les qualités et les pouvoirs. Il raille la fausse modestie des emblèmes, l’hypocrisie d’une imitation de Jésus chassant les marchands du temple, et l’inanité des sentiments contraints. Il démontre l’absurdité de la vision anthropomorphique d’un dieu orgueilleux et cynique qui exige de ses créatures de l’adorer, les soumets aux pires fléaux, les menace et les punit pour leur faire implorer son pardon et le faire passer pour de la bonté.
Mais la beauté, quant à elle, reste inaccessible. Comme une planète lointaine sur laquelle « la main de l’homme ne mettra jamais le pied » (pour paraphraser Claude Farrère), comme un drone ou une fusée sans pilote (Léonard Cohen joue sur les différents sens de « unmanned »), la beauté se passe très bien de nous et des hommes en général, peut-être, précisément, parce qu’elle n’existe que dans leur esprit.
J’ai Poursuivi la Beauté
J’ai poursuivi la beautéJ’ai tant abandonnéMa patience et mon foyerMon chef-d’œuvre non signé
J’espérai sa récompense Pour ce choix solitaireEt surement sa réponseA une telle voix qui désespère
Exerçant ma saintetéJ’ai fait la charitéMa vertu et sa renomméeNe l’ont pas même touchée
J’ai laissé l’or pour l’argentEt je m’habille en noirOù j’aurais dit « Je me rends »J’attaque par devoir
J’ai chassé du casinoMarchands d’argent et de chairEt j’ai moi-même décidéDe ce qui est pourri ou vert
Exigé l’obéissanceFrappé pour qu’on se diseLa valeur de ma clémenceL’ombre de mon emprise
Mais je n’ai pu la toucherMalgré ma main si forteSon étoile hors de portéeSa nudité sans pilote
J’ai poursuivi la beautéJ’ai tant abandonnéMa patience et mon foyerMon chef-d’œuvre non signé
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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