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Manger pour l’environnement ou pour sa santé?

Publié le 28 mai 2007 par Samuel Bouchard
coeur terre

D’un côté, j’ai mon médecin qui me dit de manger diversifié: beaucoup de poisson, des petits fruits, boire du thé, utiliser l’huile d’olive à la place du beurre, etc. De l’autre, j’ai David Suzuki et les environnementalistes qui me disent de manger localement pour éviter de produire des GES. Le problème, c’est que les mûres, les feuilles de thé et le saumon, tout ça ne se récolte pas très bien à Québec, surtout l’hiver. C’était déjà compliqué d’avoir à choisir des aliments sains, il faut maintenant prendre en considération l’impact qu’ils ont sur la santé de la planète. Est-ce possible de concilier les deux?

Manger santé et local?
Je suis tombé sur cet article écrit par une nutritionniste qui traite du sujet. Elle réfère à ce rapport, plutôt indigeste lui-même, qui traite de la question pour le Québec. On y explique pourquoi manger local et on y suggère quelques alternatives aux aliments dont on aurait de la difficulté à se passer. Certaines suggestions font dans le grano hardcore, par exemple manger des pissenlits et remplacer le café par des infusions de glands broyés (!). D’autres sont plus réalistes, comme utiliser l’huile de canola au lieu de celle d’olive, remplacer le jus d’orange par le jus de pomme ou de canneberge, le sucre par le sirop, etc. Un tableau intéressant présente les fruits et légumes produits localement selon la période de l’année.

Manger du bio qui vient de loin ou du local avec pesticides?
L’alimentation a des impacts sur l’environnement, pas seulement par l’émission de GES. Les impacts peuvent être divers. Est-il préférable de manger local avec pesticides ou bio qui vient de loin? L’article “Au diable le bio… vive les pesticides!” de Daniel Chrétien dans l’Actualité du 1er juin vient nous éclairer à ce sujet.

On y apprend que faire venir 1 tonne de nourriture par bateau produit 9g de CO2/km, en train 20 g de CO2/km, en camion 114 g de CO2/km et en avion 1000 g de CO2/km. Le gros du problème réside donc dans le transport en camion, puisqu’à peu près tous les aliments passent par là. Les épiceries doivent faire leurs devoirs de logistique à ce propos. Il donne l’exemple du “brocoli cueilli au Saguenay, envoyé au centre de distribution à Montréal… pour retourner à l’épicerie du Saguenay.”

Évidemment, l’idéal serait de manger santé, bio et local. Et la plaisir de bien manger dans tout ça? Quand je suis à l’épicerie maintenant, j’ai l’impression d’être un algorithme qui fait de l’optimisation multi-critère! Mais je lâche prise assez vite en me rappelant la citation qui était accrochée au-dessus de la porte du bureau d’Einstein :

“Ce n’est pas tout ce qui compte qui peut être compté,
et ce n’est pas tout ce qui peut être compté qui compte.”


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