C'est une petite étude menée par des chercheurs de l'Université de Melbourne et de La Trobe (Australie), portant sur les niveaux d'hormones de 50 bénévoles atteints d'obésité (34 femmes post-ménopausées et 16 hommes avec IMC entre 27 et 40), soumis à un régime hypocalorique de 10 semaines, d'environ 500-550 calories par jour –soit environ un quart l'apport calorique normal pour une femme-, avec un programme d'exercice physique et le suivi d'un diététicien. Les niveaux de plusieurs hormones alimentaires, le poids et l'appétit, ont été relevés avant, pendant et après le régime. Les hormones mesurées comprenaient la leptine (hormone produite par les cellules adipeuses indicatrice des réserves énergétiques), le peptide YY, le glucagon-like peptide 1, l'amyline, le polypeptide pancréatique, la cholécystokinine et l'insuline (hormones du tractus gastro-intestinal et du pancréas en réponse à la nourriture), la ghréline (une hormone qui stimule l'appétit) et polypeptide inhibiteur gastriqueou GIP (une hormone qui favorise le stockage d'énergie).
Sur les 50 participants de l'étude, seuls 34 sont allés jusqu'au bout.
· A la fin du programme de 10 semaines,
- la perte de poids moyenne est de 13,5 kg,
- les participants montrent une augmentation significative dans les mesures subjectives de l'appétit
- et des réductions significatives dans les niveaux des hormones de leptine (réserves de graisse), la cholécystokinine, l'insuline, le peptide YY (coupe-faim) et la ghréline (appétit).
· Un an après,
- La perte de poids moyenne est de 7,9 kg,
- Les participants montrent toujours des différences significatives dans les niveaux moyens de peptide YY (coupe-faim) et de ghréline (appétit) par rapport à au début de l'étude.
Les chercheurs constatent qu'un certain nombre de changements hormonaux intervenus pendant le régime persiste un an après la fin du programme, alors même que les participants tentent de maintenir leur poids. Les taux circulants d'hormones ne sont pas revenus aux niveaux observés avant la perte de poids. Les chercheurs décrivent cette réaction comme un «mécanisme de défense» avec de multiples composantes orientées vers une reprise du poids. Des résultats qui ne doivent pas décourager les personnes qui souhaitent perdre du poids. NB : Plusieurs études ont déjà identifié le rôle important de la leptine et de la ghréline dans la repise du poids, après un régime alimentaire.
Source: New England Journal of Medicine 2011; 2011.365:1597-1604 Long-Term Persistence of Hormonal Adaptations to Weight Loss.
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