Margot Delacroix décède à quarante ans. Renvoyée sur terre elle se retrouve « ange gardien », ce qui ne manque pas de la surprendre, mais elle n’est pas au bout de son étonnement, puisque elle est désignée ange gardien d’elle-même ! Désormais l’ange Ruth va revivre toute sa vie, dans l’ombre de cette Margot qu’elle connaît si bien ; mais attention, elle ne doit rien changer, tout au plus peut-elle tirer les leçons de ses erreurs. Pourra-t-elle résister au désir d’infléchir le cours de son destin d’être terrestre ainsi que celui de ceux qu’elle aime ?
Le thème du roman est assez original, mariant habilement mélodrame et romantisme ce qui explique très bien le succès rencontré, paraît-il, par ce premier bouquin de Carolyn Jess-Cooke. Seul problème, ce genre d’ouvrage ne peut pas plaire à tout le monde et je suis justement de cette catégorie de lecteurs.
Si j’étais prêt à accepter le postulat de départ – une ribambelle d’anges gardiens veillant sur nos destins – ce n’était pas une raison pour croire que j’allais avaler les outrances de scénario et suivre l’ahurissante vie plus qu’agitée de Margot. Car la malheureuse cumule les emmerdes, un cas d’école, de fille biologique de junkies à l’internat où lui sont infligés les pires sévices, des parents adoptifs trafiquant d’immigrés à son plongeon dans la drogue et l’alcoolisme etc. J’arrête la liste des malheurs de la petite Cosette version moderne.
Le bouquin n’est pas trop mal écrit, découpé en de multiple chapitres qui accélèrent la lecture, un futur film semble inévitable avec de prévisibles scènes grand spectacles entre anges et démons, des cas de conscience prise de chou, des passages larmoyants et d’autres pleins d’espoirs exaltants. Ca devrait le faire !
Mais désolé, par pour moi. Certains livres sont écrits pour certaines gens - sans que ce soit péjoratif - or il se trouve que je ne suis pas de celles-là .
« - Je travaille avec les anges de chaque enfant qui met les pieds ici pour m’assurer que les ravages infligés par ce lieu – par Hilda – ne provoquent pas trop de dégâts dans le monde. Des meurtriers sont nés ici, des violeurs, des drogués. Nous ne pouvons empêcher Hilda de faire ce qu’elle a fait. Mais nous pouvons tenter de guérir les blessures de ces petites vies autant que possible. (…) – En quoi puis-je t’aider ? – Tu te souviens de la Tombe ? Un instant je crus que j’allais vomir. J’avais enfoui la Tombe au plus profond de moi. »