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Terdav Trail World Tour, St Jacques: 4e étape. Le Rhône, d'une rive à l'autre...
Publié le 26 avril 2012 par Sylvainbazin
La journée a commencé d'une façon cocasse: avec Madame "mare du vieux chêne" (j'ai oublié son nom, elle me pardonnera...) nous partons d'abords à la recherche de la fameuse paires de bâtons laissés dans un autre gîte par Pascal Guidetti hier. La propriétaire des lieux a bien du mal à les dénicher, Pascal les a bien planqué derrière un porche. Mais nous finissons par mettre la main dessus et je repars donc armé de deux superbes bâtons spécialement conçus pour l'occasion. Habillage et poignées en bois, dragonnes en cuir, réglages des brins très pratiques par un système de clics, dessins des chemins de Saint-Jacques sur la partie supérieure, ils ont vraiment fières allure et sont en plus très pratiques et légers. Ils vont pouvoir bien m'aider à partir d'aujourd'hui pour marcher jusqu'au bout.
Après avoir remercié mon hôtesse pour son obligeance, je reprends le chemin. Il serpente maintenant dans des bois où le vent souffle encore fort, mais est moins gênant qu'hier. Des branchages tombés au sol devant moi me rappellent que la force des éléments peut vous réduire à néant même dans une gentille campagne qui n'a rien d'un milieu hostile en apparence. Cependant je n'ai guère peur et c'est serein et plutôt enjoué que je démarre cette nouvelle journée de marche.
Le décor est aimablement valloné et bucolique. J'entre bientôt dans le Roussillonais et la campagne défile sous mes pas. Il me faut un peu plus tard retomber dans une zone plus plate et surtout moins agréable, avant de traverser le Rhône. Des lotissements assez peu poétiques où en ce jour de météo relativement clémente les tondeuses sont de sortie, puis encore pire avec une zone commerciale et des grandes routes à longer. Le fleuve se mérite.
Parvenu au pont, je dois encore composer avec les caprices d'éole qui souffle latéralement et manque de me faire predre l'equilibre à plusieurs reprises. Il reste de la marge pour le plongeon, mais tout de même!
Je suis donc presque soulagé et aussi pas mal affamé quand j'entre dans Chavanay, qui me fait l'effet d'un bourg paisible qui conserve quelques vieilles pierres. Le restaurant du coin m'invite à une vraie pause déjeuner, que je ne me suis pas vraiment accordé les deux jours précédents. Cette fois, je m'offre même le menu du jour. J'ai un peu de temps et puis il faut récupérer un peu. Les jambes vont assez bien (je dois me méfier encore de mon talon droit)mais il faut du carburant. J'échange quelques phrases avec un jeune couple d'allemands qui marchent jusqu'au Puy (d'ailleurs je n'ai pour l'instant rencontré que des allemands sur le chemin, si j'excepte les chiens, chats, vaches et chevaux...) et j'engloutie avec appétit mon repas.
Après quelques tours dans Chavanay, où de nombreux symboles jacquaires guident le pélerin vers...les commerces, je retrouve le GR. Le décor change à nouveau, il se fait plus valloné. Je marche d'abords le long des vignobles, où je ne rencontre personne, à part un chat noir et blanc (comme Alphonse, le chat de mon frangin, appelé ainsi en hommage à Truffaut et à Lamartine!) qui prend la terreur de sa vie en m'apercevant et détale dans le champs voisin. Est-ce mon aspect hirsute ou mes bâtons qui l'ont effrayé?
Ensuite, le chemin m'entraîne dans un dédale de villages et de hameaux aux belles maisons en pierre de taille ocre, lieux d'une France rurale bien préservée où la vie semble s'écouler doucement. Je suis dans le massif et le parc du Pilat. J'apercois d'ailleurs le crêt de l'oegnion, souvenir d'une autre randonnée. Le relief est plus accentué et les côtes mènent en général vers des croix et des calvaires, tout se mérite en religion.
Je prends mon temps dans cet univers bucolique et atteint St Julien Molin-Molette vers six heures. Une dernière heure de marche, dans le même décor de collines boisées et de fermes anciennes me conduit à Bourg Argental. Quelques escaliers s'offre à mes mollets pour les derniers kilomètres où je longe même un parcours sportif qui m'invite à faire travailler mes abdominaux et mes pectoraux grâce à des agrés spécialement aménagés. Mais ça sera pour une autre fois car là je suis content d'atteindre la maison d'hôtes et de m'arrêter. 55 kilomètres tout de même. Ici on ne sert pas à dîner et du coup je vais faire un tour à la pizzéria locale avant de revenir rédiger ce récit.