Beach Fighters dans WE DEMAIN
Ma photo photo Beach Fighters, prise en Nouvelle-Zélande en février 2011, est devenue de loin mon image la plus populaire.
Dès sa soumission aux prestigieux sites 1x et 500px, reconnus pour présenter les meilleures photographies du web , elle a été sélectionnée et mise en avant par les éditeurs du site.
Ainsi, au dernier recensement, elle a été visionnée 126’935 fois sur 1x et 36’923 sur 500px. Puis à partir de là, elle a été relayée sur de nombreuses plateformes impossible à recenser. Néanmoins je l’ai retrouvée partagée sur StumbleUpon (82k vues), tumblr (>10k) ou encore sur 9gag.
Si je compte bien, ça fait plus de 250’000 visiteurs ! C’est plus que certaines vidéos Youporn, la tête m’en tourne…
Suite à la publication sur 500px, j’ai eu la surprise un jour de recevoir un coup de fil de New York d’une agence de presse. Le type m’a posé deux-trois questions, m’a demandé quelques autres lightpaintings et a proposé le tout à ses clients. Ainsi le Huffington Post a publié mon interview sur son site web où je suis décrit comme un Light artist (ça veut dire artiste léger en français). Allez lire l’article : le propos est un peu enjolivé mais c’est plutôt rigolo.
Plus récemment, c’est la revue WE DEMAIN qui m’a abordée pour une double page dans son magazine. C’est une toute nouvelle revue (1er numéro) abordant le thème du changement d’époque, de société et de mentalité. De la lecture intelligente avec de magnifiques images. Vous pouvez essayer de le gagner sur Phototrend et sinon n’hésitez pas à vous le procurer en librairie ou à la Fn*c.
Est-ce que tout ça m’a rapporté du fric ?
Un peu : L’agence New Yorkaise se prend 50% des ventes et me verse l’autre moitié… pour autant que le montant dépasse 250$, prétendument à cause des frais bancaires. Sauf que mon solde à ce jour est de 50.25£.
Par contre la double page dans WE Demain a été négociée pour 200€. L’UPP chiffre bien une pleine page à 264€ mais il parait que la réalité du terrain est souvent en déça de ce montant. Vous pensez que j’aurais dû en tirer plus ?
Et ensuite ?
A présent j’ai l’impression d’être piégé par le succès de cette photographie. J’ai le sentiment que tout ce que je fais n’est pas aussi spectaculaire ou aussi cool que cette photo, et qu’il me faut produire une image qui m’attira autant de gloire pour prouver que ce n’était pas le fruit du hasard. C’est stupide, mais c’est comme si j’avais un besoin de reconnaissance extérieur, de validation de mon travail proportionnel au nombre de vues et de likes. Attention à ne pas te brûler les ailes comme Icare, ta grosse tête ne te fera que plonger plus rapidement contre le bitume tonne une petite voix, tandis que le diablotin sussure Mais tu pourrais devenir tellement célèbre, te faire un max d’argent et être adulé comme tu le mérites enfin…
Heureusement le collectif Strobi me permet d’être créatif tout en m’amusant et j’ai également d’autres projets en tête, aussi bien avec de vieille images que de nouveaux thèmes à explorer et photographier.
Finalement n’est-ce pas ça le plus important ? Car comme on dit : où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir.