Magazine Société
Mario Draghi, gouverneur de la BCE (Banque Centrale Européenne), a réclamé devant le Parlement européen un pacte de croissance pour accompagner le fameux pacte budgétaire cher (très cher) à la chancelière allemande.
Ainsi, reconnaît-on enfin en haut lieu la nécessité de relancer l’économie (voire l’inflation) à défaut de quoi l’austérité nous rendra guéris mais morts !!
François Hollande pourrait se féliciter d’un tel revirement lui qui ne cesse de clamer l’urgence de la relance ! Mais Draghi ne parle peut-être pas de la même croissance que celle esquissée par le porteur des roses flétries. L’homme de la BCE doit imaginer une relance par la privatisation, l’ouverture de certains métiers jusqu’alors « chasses gardées », la dérégulation des services publics et quelques bonnes doses de privatisation agrémentées d’incitations à la création de micro entreprises individuelles à l’espérance de vie frisant les 12 mois !!
Hollande lui, on le sait, rêve de grandes dépenses publiques, d’embauches de fonctionnaires, de grands travaux…
Il n’empêche, la croissance s’invite dans la campagne présidentielle et le petit Nicolas doit bien admettre que Draghi a donné un petit coup de pouce à l’héritier de Mitterrand. Ah Nicolas, ton plan d’austérité concocté avec Angela ne va-t-il pas te coûter ta place ? Bien sûr tu exécutes un virage à 180° en arguant que la croissance et toi êtes bons amis ! Mais qui pourra encore te croire ?
Cela dit, croissance de droite ou croissance de gauche devront se trouver un petit chemin dans la forêt épaisse des peu pliés au laxisme budgétaire !
Dépenser pour relancer le PIB sans creuser la dette : un véritable travail de funambulisme…
La croissance est au rendez-vousSur les tablettes des gourousDe la grandiose BCEJ’en aurais bien les larmes aux yeux !Draghi, l’ancien de chez Goldman (*)Se soucie du cœur de la manneMonétaire si l’austéritéS’exhibait seule panacée !!Mourir guéri n’avance à rienS’est convaincu le KeynésienLe broiement de l’austéritéFinirait par nous étouffer.Alors bienvenue la croissanceEt ses ruisseaux d’effervescenceCeinture serrée, cœur à l’ouvrageDette épongée sans grand chômage.François Hollande tout esbaudiDe se faire draguer par DraghiLui sait gré d’avoir écoutéSon socialisme dépensier.Oh là, beau messire de la rosePoint tant de joie : ce que proposeVotre catalogue à idéesFera grincer bien des marchés.De la croissance certes, sans douteMais épargnée de la dérouteQue sèmerait votre énergiqueEssor des dépenses publiques.Le retour à la productionN’a nul besoin de vos potionsIl suffit d’offrir au privésDes cours jadis étatisées.Réamorcer la concurrenceEn déverrouillant les licences.Libéraliser tout serviceEn maintenant le tour de vis.Croissance croit sens à sa vertuDans la voix de qui n’en a plus.La gauche a chanté ses louangesLa droite, à présent, prie ses anges.On se l’arrache, on s’en réclameL’austérité en fine lameA l’occasion la plus propiceLa pourfendra, expéditrice…La face hideuse de la detteS’invitera dans chaque fêteDans chaque élan de la mariéeDont le trousseau sera taché...
(*) Il a été vice-président de la branche européenne de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs de 2002 à 2005. Goldman Sachs est la banque liée à la crise des subprimes et, semble-t-il, impliquée dans le camouflage de la dette grecque et le tripatouillage des comptes hélléniques... No comment !!