La fin d'une époque ?

Le résultat final était bien la dernière préoccupation des Suns hier soir. Définitivement éliminés de la course aux playoffs, ils jouaient leur dernier match de la saison à domicile. Ironie du sort, c'était face aux San Antonio Spurs qui leur aura fait tant de misères au cours de la dernière décennie. Et comme un mauvais clin d'œil de l'histoire, il se sera donc soldé par une défaite malgré l'absence côté texan de Tim Duncan, Tony Parker, Manu Ginobili, Gary Neal et même Gregg Popovich.
Mais ce match pourrait bien également avoir marqué la fin d'une ère à Phoenix, celle de Steve Nash. Peu utilisé au final (8pts et 7pds en 17min), le meneur canadien a reçu un vibrant hommage de la part de son public, lorsqu'il quitta définitivement le parquet. Free agent cet été, cette ambiance résonnait malheureusement comme le chant du départ pour celui qui régale la franchise depuis 2004.
Débarqué de Dallas, après que Mark Cuban n'ait pas souhaité le reconduire, Steve Nash va totalement relancer une franchise en perdition. Il remporte coup sur coup deux trophées de MVP de la saison régulière (2005 et 2006) et emmène les Suns au meilleur bilan de la ligue dès sa première saison !
Le bémol vient évidemment du fait que les Suns n'ont jamais pu faire mieux qu'une finale de conférence (2005, 2006 et 2010). Toujours en forme à 38 ans, Steve Nash ne pouvait malheureusement plus compter sur un bel effectif autour de lui, et les Suns ont manqué les playoffs ces deux dernières saisons. Mais le public local n'est pas prêt de lui en tenir rigueur.

"C'était évidemment incroyable d'avoir ce type de réception. C'est très spécial pour moi, car ce n'est pas quelque chose à quoi je m'attendais et que j'avais réclamé. Voir ce type de réaction est très authentique, comme la relation que nous avions. Les fans ici sont phénoménaux et ça compte beaucoup pour moi d'avoir pu jouer ici si longtemps. Je me sens très chanceux" a lancé le meneur, très ému, dans le Arizona Republic.

Pour autant, Steve Nash n'a pas confirmé son départ, affirmant qu'il était encore incertain. La seule certitude concerne le fait que la retraite n'est pas à l'ordre du jour et qu'il compte bien encore jouer au moins 2/3 ans. Le voir rester à Phoenix ne serait d'ailleurs pas complètement farfelu, à condition que le roster s'améliore.

"Je crois que nous avons besoin de plus de playmakers. Tout dépend de la stratégie. Cela pourrait être des intérieurs ou un gars qui peut scorer 20pts par match. L'équipe et la franchise doivent vraiment analyser la situation et leur philosophie pour aller de l'avant."

Steve Nash pourrait également tenter un dernier challenge chez un candidat au titre pour enfin arracher cette bague qui fait tant défaut à un palmarès individuel très fourni.
Autre vétéran dans l'incertitude, Grant Hill n'a pas joué hier face aux Spurs. Sa situation est plutôt sombre, et les Suns pourraient bien le perdre également. Une page de l'histoire de la franchise serait alors définitivement tournée, non sans une grande émotion.