L’AC Milan a retrouvé la victoire à San Siro en battant Genoa grâce au but de Boateng et reste ainsi, au moins mathématiquement, en course pour le Scudetto. La mathématique est probablement tout ce qu’il reste car il n’y a rien d’autre à retenir. Les Rossoneri peinent à jouer au football et ont été incapables de dominer une équipe complètement à la dérive. Avec le retour de quelques joueurs importants, on s’attendait à un Milan un peu plus brillant en cette fin de saison. Une belle utopie…
Pour l’équipe d’Allegri, cela semble être une longue épreuve insurmontable de créer la moindre occasion et la fin de saison ressemble à une longue agonie. Le Milan du début de saison qui battait facilement les petites équipes n’existe plus, comme le témoignent les trois dernières rencontres face à Fiorentina, Bologne et Genoa (à San Siro) durant lesquelles les Rossoneri ont eu du mal à enchainer trois passes consécutives. Comme dimanche face à Bologne, Milan n’a pas réussi à marquer plus d’un but, arrivé pratiquement au terme des 90 minutes. L’équipe a prouvé ne pas vouloir abandonner mais ne semble plus avoir la force physique ni mentale pour y arriver. Les Rossoneri ne sont pas brillants, ils manquent de lucidité et d’idées. Trop de joueurs sont fatigués et / ou démotivés, à l’image d’Ibrahimovic, qui est habituellement le leader, celui qui tire l’équipe vers le haut mais qui, dernièrement, n’est plus que l’ombre de lui-même. Il y a aussi quelques suspicions concernant d’éventuels caprices car il se remet systématiquement à jouer lorsqu’il est entouré des joueurs avec qui il aime combiner (Cassano…). Ou alors c’est simplement car il est mieux soutenu et mieux servi… Et tout le monde sait que la prestation de l’équipe dépend beaucoup de celle d’Ibrahimovic.
Milan a besoin de fraicheur. La saison passée, dans cette situation l’équipe avait pu compter sur les buts de Pato et Robinho. C’est pour cela que Maxi Lopez pourrait apporter son aide en ce moment aussi délicat que crucial car mis à part les 30 buts d’Ibra, il manque les buts des autres attaquants. Malheureusement, Allegri a également perdu un peu de lucidité, rongé par le stress et la tension, lui qui est attaqué de toute part. Et c’est également difficile de renoncer au meilleur buteur de Serie A, qui est capable de débloquer n’importe quel match à n’importe quel moment et de toutes les manières possibles. Visiblement, et de manière compréhensible, passer du rêve d’un triplé au cauchemar d’une saison blanche a eu un effet dévastateur sur tout le groupe, qui est devenu incapable de remporter les matches les plus simples.
Milan – Genoa a ressemblé à un calvaire, avec une équipe impuissante et tendue par l’enjeu et l’atmosphère de ces derniers jours (ou dernières semaines). Galliani continue à surprotéger Allegri, qui lui-même, essaye de rassurer et motiver son équipe, tout en excluant ceux qui n’y croient plus, Robinho et Seedorf par exemple. Le sénateur a durement attaqué son entraineur en lui reprochant de ne pas le traiter comme un grand joueur (il lui reproche son changement à la 54° contre Bologne alors qu’il jouait très mal), en sous entendant par la même occasion que s’il dispute un grand match, le mérite lui revient, mais s’il joue mal, c’est de la faute à l’entraineur. Heureusement pour Milan (et pour nous), cette « soumission » vis-à-vis des vieux grands champions est sur le point de se terminer puisque nombre d’entre eux quitteront Milan dans quelques semaines. Bref, ça c’est une autre histoire mais cela explique l’ambiance malsaine dans laquelle le groupe essaye de survivre, guidé par un Allegri qui subit une très forte pression interne et externe. Galliani et Allegri tentent d’éteindre le feu, alors que Berlusconi y jette de l’huile, suivi la presse et par un clan qui gangrène le groupe mais, qui, fort heureusement, sera rapidement démantelé. Attention tout de même à la grande influence du président, qui n’a pas hésité à décrédibiliser le duo Galliani – Allegri (y compris au sein du groupe) en annulant les opérations de mercato de janvier programmées par l’administrateur délégué et agrées par l’entraineur…
Dans ces conditions, les prestations décevantes de Milan deviennent un peu plus compréhensibles. La fin de saison sera peut-être pénible à vivre mais les Rossoneri tentent de s’accrocher, même si quelques joueurs n’y croient plus. Heureusement, il y a quelques bouffées d’air frais avec notamment les retours de Cassano et Boateng. L’Italien peut apporter plus de fantaisie et d’assists alors que le Ghanéen amène du dynamisme, de l’explosivité et la force physique qui le distinguent. Ses 5 buts en 15 matches (+ 4 buts en 8 matches de Champions League) représentent une moyenne de but très élevée pour milieu offensif. Deux joueurs, en plus de Thiago Silva de retour dimanche prochain, qui ont vraiment manqué tout au long de la saison. Boateng fut la grande révélation du 18° Scudetto et avait fait la différence. On peut juste essayer d’imaginer comment la saison se serait déroulée avec eux… on se fait mal inutilement? Peut-être…
Maintenant il n’y a plus qu’un chemin à suivre : oublier les différends, penser à gagner les matches et faire abstraction de tout le reste car peu importe les divergences d’opinions, les erreurs commises par tel ou tel joueur mais aussi l’entraineur, les Rossoneri doivent se rappeler qu’il ont un objectif commun, que c’est la dernière ligne droite et qu’il y aura tout le temps de régler ses comptes au terme de la saison. L’AC Milan a l’occasion d’assainir le groupe en choisissant précisément les joueurs qui méritent de poursuivre leur chemin sous nos couleurs. Beaucoup ne sont pas ou plus da Milan, d’autres le sont, à l’image de Yepes, irréprochable tout au long de la saison entre banc et tribune mais lorsqu’on l’a appelé, il s’est battu comme un guerrier et a prouvé mériter porter le maillot de Milan, plus que certains autres plus médiatisés… Ses paroles sont emblématiques : « Le mister? Nous, on joue pour la société, pour Milan, pour nous-mêmes, pour l’entraineur et pour les tifosi, parce qu’on doit représenter au mieux ces couleurs »
Les tifosi aussi, se doivent de respecter les valeurs de l’AC Milan, en prouvant un attachement inconditionné à ce club, comme cela a toujours été le cas par le passé mais commence à changer ces dernières années. Tant que la mathématique ne nous condamne pas, on doit y croire et j’ai personnellement honte de ne plus y avoir cru à un certain moment. Il reste quatre matches à jouer à fond, à ramer tous dans la même direction et ce n’est qu’après, qu’il sera l’heure des bilans et des règlements de compte. La déception d’avoir probablement jeté le Scudetto ne doit pas nous faire oublier que Milan a tout de même réalisé une bonne saison en terme de résultats. On peut en être fiers vu les circonstances, même si on sait tous qu’on ne peut être ni contents ni satisfaits d’arriver seconds et que cette saison très difficile ne nous laissera pas de beaux souvenirs. Il reste néanmoins une infime chance de la transformer et même si cela ne dépend pas de Milan, l’équipe ne doit jamais abandonner et se battre jusqu’au bout pour saisir sa chance, aussi infime soit-elle. Les tifosi ne doivent pas seulement être la dans la victoire car c’est beau de faire la fête mais par cohérence, fidélité et fierté, il faut aussi être présent dans la souffrance et soutenir l’équipe, indépendamment des résultats car l’AC Milan continuera d’exister et et rien ne pourra éteindre la flamme de notre passion!
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