Vingt-cinq jeunes vautours fauves, nés en 2011 en France, en captivité, vont déménager en Bulgarie où ils participeront au repeuplement des montagnes des Balkans en rapaces de cette espèce en voie de disparition dans la région.
Vautours fauve au Parc de Sainte-Croix. Photo BdM
Il ne restait plus que 40 couples qui nichent dans le sud de la Bulgarie dans les Rhodopes, une centaine en Serbie et une centaine en Croatie, selon Michel Terrasse, président de la Fondation pour la Conservation des Vautours (VCF) et administrateur de la Ligue de protection des Oiseaux (LPO).
Victimes notamment des pièges empoisonnés mis en place pour les carnivores sauvages, les vautours sont pourtant reconnus par les bergers comme des auxiliaires précieux de l'agriculture, explique à l'AFP M. Terrasse. Les vautours mangent les carcasses des animaux morts et font donc acte de salubrité publique et en plus ils le font de façon spontanée, gratuite et sans pollution, souligne-t-il.
Les jeunes vautours migrants sont tous nés en 2011 dans des parcs animaliers en France (Doué-La-Fontaine, Puy-du-Fou, Mulhouse et Sainte Croix) ainsi que dans le centre de Hegalaldia de l'Union Française des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage, au pays basque. Le périple a débuté mercredi à bord d'une camionnette transportant les oiseaux dans des cages en plastique. Ils sont accompagnés par des experts de l'association bulgare Green Balkans vers la Bulgarie où ils sont attendus fin de la semaine, après être passé par l'Italie, la Slovénie, l'Autriche et la Hongrie.
Lorsque le vautour fauve quitte le nid à 4 mois, il a une envergure de 2,80 mètres qu'il gardera pendant 30 ou 40 ans jusqu'à sa mort.
A leur arrivée en Bulgarie, les 25 jeunes vautours fauves, qui ne commencent à se reproduire qu'à l'âge de 4 ou 5 ans, seront répartis dans quatre grandes volières où ils vont rester plusieurs semaines, puis placés dans un site de future libération dans la nature.
Emetteurs GPS
Lorsqu'ils auront 3 ans, ils seront fixés et on pourra envisager de les libérer car les vautours des Balkans font des grandes incursions jusqu'en Grèce et en Turquie et donc on n'est pas trop pressé de les relâcher, ajoute M. Terrasse.
Les ornithologues de Green Balkans, expliquent, eux, avoir opté pour la technique française de réintroduction qui consiste à fixer les oiseaux sur un site pendant une période de plusieurs mois pour qu'ils s'acclimatent jusqu'à leur totale libération. Le lâcher se fait ensuite par groupes d'oiseaux concomitamment dans les quatre sites choisis pour ce programme de réintroduction de 5 ans co-financé par l'Union européenne.
Avant le retour à la vie sauvage, dans chaque groupe, sept des vautours sont munis d'émetteurs VHF et six d'émetteurs GPS afin de pouvoir suivre leurs déplacements et comportements. Tous les vautours sont en outre bagués.
Les quatre volières hébergent déjà 32 vautours venus d'Espagne, des Pays-Bas, d'Allemagne et de la République tchèque. Ils sont tous impatients de voir arriver les Français car pour un grand nombre d'entre eux cela signifiera la mise en liberté, précise Elena Kmetova, responsable du projet sur le site internet de Green Balkans.
La technique française a donné d'excellents résultats depuis une trentaine d'années que ce soit en Massif Central ou dans le sud des Alpes se félicite M. Terrasse, soulignant la bonne coopération des bergers. Ceux-ci sont très contents parce que ça leur apporte des services, cela protège la nature et la biodiversité et en plus cela leur permet de développer du tourisme vert.
NDLB : Combien de vautours pour un ours ?
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 28 avril à 20:06
les vautours qui viennent du centre de sauvegarde de la faune sauvage hegalaldia sont des oiseaux qui viennent du milieu naturel et non nés en captivité.Il s'agit de jeunes vautours de 2011. Les centres de sauvegarde de la faune sauvage en France ne reproduisent pas en captivité le vautour.