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26 avril / Majorette 3/4

Par Blackout @blackoutedition
26 avril Majorette 3/4 - Nouvelles de demain 14 mars : Carnaval. Un pâle soleil traverse de gros nuages gris. Le plus difficile, c'est l'attente. La troupe discute une dernière fois de la chorégraphie, tandis que les hommes de la fanfare causent du dernier match de rugby, comme s'il n'y avait pas mieux à faire : faute à la météo, les cuivres se dérèglent sous zéro, ils n'ont pas pu répéter ensemble. Devant, un char avec un énorme lézard vert en carton pâte, derrière un énorme tracteur rouge tire un autre char avec Miss Limousin, qu'a été en finale de Miss France. Quelques badauds tirent des photos, mais ce n'est pas encore la grande foule. Le dimanche, après la grand-messe on déjeune et après on rote le gigot aux flageolets… Sandra se laisse entreprendre par Paul, le manager adjoint, jusqu'à ce que son père, l'adjudant de réserve et chef de la troupe les sépare vertement, on ne mélange pas amour et travail. Les parents de Sandra se sont frayés une place en face du Lido, dans la première ligne droite. Compact en main, ils soufflent sur l'objectif retors qui coince sous le froid… Sandra trouve que les autres troupes et les bandas ont beaucoup plus fière allure qu'eux, et tout soudain, elle est prise d'un trac quasi professionnel. Deux tours de boulevard, Sandra le bras en l'air a repéré ses parents, il vient de faire une averse les parapluies se sont ouverts quelques yeux se sont crevés. Le char devant dégueule un peu de bave verte, ça rigole assis sur la queue du gros lézard et ça balance serpentins et cotillons, un gamin a failli se faire choper par le tube Citroën qui distribue des sacs de confettis et la fête continue. Les joueurs de tuba vident régulièrement leur instrument, est-ce la pluie ou la bave ? Mais la philharmonie de Limoges est couverte un instant par les maracas les djembés les tumbas et les cuivres du char cubain. Un char cubain, ce n'est pas du jeu. Les filles, rouges de costume et de confusion se prennent les pieds dans ce rythme fou, habituées aux cadences binaires des airs militaires. Les filles brunes et à moitié nues se déhanchent sans se soucier des dernières gouttes et la foule, rattrapée par ce délire se trémousse comme un pamplemousse sur un presse fruit et les flashes pleuvent et Sandra, vexée, regarde le manager adjoint se défouler au son de la salsa. Il croise le regard de la fille dépitée et lui sourit timidement, il aimerait bien mélanger amour et bizness. A suivre... demain !

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