Le ministère de l'Agriculture américain a confirmé la détection d'un cas de vache folle dans l'Etat de Californie. Malgré la vigilance des autorités, l'alerte inquiète les éleveurs, les consommateurs et a fait reculer les cours du blé et du maïs à la bourse de Chicago.
9 ans après leur premier cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), les Etats-Unis ont confirmé un nouveau cas de contamination sur une vache laitière. Alors que le pays autorise depuis toujours la distribution de farines animales dans la mangeoire des bovins, il avait été épargné par la crise européenne déclenchée dans les années 90. Mais plusieurs cas ont été décelés sur le territoire depuis 2003, le dernier remontant à 2006.
Cette fois-ci les autorités américaines ont souhaité rassurer au plus vite les consommateurs, précisant que la carcasse serait brûlée rapidement et que la contamination par le lait était impossible. Ainsi, pour le ministère de l'agriculture américain, la détection de ce cas de vache folle ne fait que montrer l'efficacité des mesures de contrôle sanitaire.
La Corée du Sud prend "les mesures nécessaires"
Toutefois, bon nombre de pays importateurs restent hésitant quant à la version officielle et les cours du blé et du maïs, principaux céréales présents dans le régime alimentaire des bovins, ont légèrement chuté à la bourse de Chicago. Si un deuxième et un troisième cas venaient à apparaître aux Etats-Unis, les conséquences économiques pourraient être plus inquiétantes... Les éleveurs américains redoutent en effet que la découverte de ce cas d'ESB ne déclenche la mise en place de sanctions généralisées contre la viande de boeuf américain. Or le pays du fast-food détient un cheptel de 90 millions de bovins et l'élevage est le pilier de l'économie de certains gros Etats comme la Californie ou le Texas.
En 2003, année de la découverte du premier cas d'ESB aux Etats-Unis, une douzaine de pays avaient décidé de boycotter le boeuf américain. Résultat : les pertes se sont élevées à près de 2 milliards d'euros, et se sont faites sentir jusqu'en 2007, selon l'International Trade Commission.
La Corée du Sud semble vouloir prendre les mêmes précautions. Elle est l'un des premiers pays à avoir réagi, signalant qu'elle prendrait les "mesures nécessaires" sur l'importation de viande en fonction des règles de quarantaine du pays et après une investigation. Deux enseignes coréennes ont déjà retiré le boeuf américain de leurs menus.
Des précautions qui peuvent sembler légitimes dans des pays qui ont pris la précaution d'interdire les farines animales dans le sillage de la catastrophe de vache folle. Espérons que ces interdictions tiendront encore pour de nombreuses années...
Olivia Montero