Il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir. TRABALHAR CANSA fait parti de ces films singuliers n’arrivant pas à imposer leur univers, malgré une certaine audace. Faux film social, vrai thriller métaphysique, on ne sait plus trop : au centre, un couple en rupture. A l’image du film.
Helena et Otavio sont heureux, ou presque : une famille unie, l’ouverture imminente d’un magasin… et le chômage du mari. Les temps sont durs, surtout si vous ajoutez à cela d’étranges symptômes néfastes autour de la nouvelle entreprise, une atmosphère inquiétante qui ne relève pas leur moral. Atmosphère oui, car le film réussit surtout à étendre un voile sombre sur le quotidien de ces deux individus, qui tentent de s’en sortir malgré tout. L’histoire distille par petits bouts une humeur étrange, dégradant l’ensemble pour explorer une faille noire qui malheureusement ne va pas jusqu’au bout.
Sur des idées intéressantes, TRABALHAR CANSA ne semble pas aller jusqu’au bout de sa pensée, multipliant les chemins sans réellement en faire aboutir une. On reconnaît une certaine volonté pour décrire une société sous pression, asphyxiée, jusqu’au final en forme d’éclatement de la bulle, mais l’amoncellement de différentes pistes ne permet pas de comprendre où le duo de réalisateurs veut vraiment arriver.