Tops & Flops #27

Publié le 26 avril 2012 par Mylittlediscoveries

Voici le 27e billet de la catégorie "Tops & Flops", qui consiste à vous faire partager deux petites découvertes récentes, une bonne et une moins bonne... 


TOP: un réfugié ougandais recycle les savonnettes des hôtels pour les envoyer dans les pays pauvres

D'un côté, 2.5 millions de savonnettes jetées tous les jours par les hôtels aux Etats-Unis. De l'autre, 1.4 million de décès par an dans le monde directement attribués à un manque d'hygiène. Il aura fallu un peu de temps à Derreck Kayongo pour faire le rapprochement. Réfugié ougandais, il arrive aux Etats-Unis au début des années 1990, à 20 ans. Il passe sa première semaine dans un hôtel de Philadelphie, en Pennsylvanie. Etonné de voir son savon remplacé tous les jours, il demande des explications à la conciergerie. "Ils m'ont expliqué que c'était la politique de la majorité des hôtels du pays. Je n'ai pas pu y croire", raconte-t-il.

Vingt ans plus tard, en 2009, il crée l'association Global Soap Project. Le but est simple: récupérer les savons usagés auprès des hôtels, les laver, les faire fondre puis les redécouper avant de les expédier dans les pays en voie de développement. Où ces savonnettes de deuxième main sont distribuées gratuitement à ceux qui en ont le plus besoin. A ce jour, ce sont pas moins de 500 hôtels qui ont participé à l'opération, permettant l'envoi de plus de 150 000 savons dans dix pays du monde (Ouganda, Kenya, Soudan du Sud, Haïti...).

Source: Neon Magazine N°1, avril-mai 2012

Mon avis: cela a peut-être pris vingt ans à Derreck Kayongo pour créer son association, mais il n'en reste pas moins qu'il fallait y penser et que le succès a rapidement été au rendez-vous! Voilà un bel exemple de développement durable, il a bien mérité son statut de finaliste pour le prix CNN Hero of the Year 2011!

FLOP: un musée italien brûle ses oeuvres d'art

L’action est plutôt radicale, mais elle a eu le mérite d’attirer l’attention des médias du monde entier. Antonio Manfredi, le directeur du Musée d'art contemporain de Casoria, dans la région napolitaine, a débuté mardi dernier à brûler ses œuvres pour protester contre les importantes coupes budgétaires dans le domaine de la culture. "C’est terrible, une scène affreuse, mais nous sommes convaincus que cela peut attirer l’attention des institutions locales, régionales et même nationales", a-t-il déclaré devant la presse. La première œuvre à partir en fumée ("Promenade", ci-contre) fut celle d’une artiste française, Séverine Bourguignon, qui a suivi en direct la destruction de son tableau sur Skype. Au total, plus de 200 artistes ont ainsi donné leur accord à Antonio Manfredi pour qu'il détruise leurs œuvres, à raison de 3 par semaine. "Les mille œuvres que nous exposons sont de toute façon promises à la destruction au vu de l'indifférence du gouvernement", a expliqué le directeur du musée. Les propos d’Antonio Manfredi font également écho à la récente décision du Ministère de la Culture de mettre sous tutelle le musée d'art contemporain de Rome pour des dettes trop élevées. Mais ils se rapportent surtout au désengagement de l’Etat italien dans le secteur de la culture, pour lequel il consacre seulement 0,21% de son budget annuel, alors que la péninsule se vante d’abriter la moitié du patrimoine culturel mondial. 

Source: lepetitjournal.com

Mon avis: voilà une action radicale qui me choque autant qu'elle m'attriste, mais pour autant suffira-t-elle à débloquer la situation? Pas sûr, et dans ce cas les 1000 oeuvres d'art de ce musée risquent fort de partir en fumée pour rien! En cette période de crise, cela peut aussi paraître quelque peu indécent de brûler des tableaux valant plusieurs milliers d'euros (la valeur de "La Promenade" de Séverine Bourguignon aurait été estimée à 10.000 euros, selon le site web de la chaîne allemande n-tv)... Alors espérons que l'Etat italien réagisse avant qu'il ne soit trop tard!

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Et vous, qu'en pensez-vous?