Femme mystérieuse et admirée, Asma al-Assad est devenue, en quelques mois, l’intime complice d’un évènement que la communauté internationale peine à stopper.
Elle est née à Londres, au Royaume-Uni Elle étudie l’économie, les mathématiques, l’informatique et la littérature française. Après ses études, elle commence à travailler en tant qu’« analyste dans le département des fonds de spéculation »
Elle rencontre Bachar, en 1994. Très vite, Bachar est séduit par cette magnifique beauté arabe aux traits fins,”Elle parlait mieux l’anglais que l’arabe, qu’elle ne pratiquait que dans sa famille”,
Forcé de revenir au pays après la mort tragique de son frère aîné Basel, le futur président n’en oublie pas moins sa princesse, malgré les innombrables propositions qui affluent à Damas. Pendant ce temps, Asma ne chôme pas. Elle est devenue spécialiste dans les hedge funds à la Deutsche Bank, puis dans les fusions-acquisitions à la banque JP Morgan à Londres, puis à New York.
Elle déclare « Je suis britannique et je suis arabe. Je ne suis pas l’un ou l’autre. Je fais partie de deux mondes ». Andrew Tabler, journaliste spécialiste de la Syrie écrit ainsi dans l’ouvrage de référence sur le régime syrien In the Lion’s Den (« Dans l’antre du lion ») qu’Asma el-Assad a « a deux facettes. C’est une femme moderne, différente des autres épouses de leaders arabes, à l’origine de la création d’ONG […]. Mais en même temps qui convoite la belle vie et veut être une princesse ». Le couple vit dans un loft de trois niveaux de Damas, dans le quartier nord de Muhajirin, avec ses trois enfants1.
Lors de la division et des révoltes syriennes, la presse a été très étonnée du silence d’Asma..On a soupçonné son mari de vouloir faire pression sur elle afin qu’elle reste dans la droite ligne politico médiatique énoncée par lui même.
Pourtant le piratage de la boite mail de la 1ère Dame révèle une femme de tempérament, eprête à se fâcher avec ceux qui lui proposent une terre d’asile si le couple se décidait à quitter la Syrie la tête.emails privés Pire, dans un email qu’elle aurait écrit à propos de son époux, elle n’hésite pas à affirmer: “Je suis le vrai dictateur, il n’a pas le choix”
Un autre email montre l’ancienne rose du désert, désormais fanée encouragée son époux Bachard : “Si nous sommes forts ensembles, nous surpasserons tous cela. Je t’aime.
Contrastant avec le sérieux, la rigueur, le terre à terre de son éducation universitaire (le monde de la finance de marchés c’est pas de l’événementiel et de la communication chez Miss france ) Asma el-Assad « continue ses achats frénétiques de bijoux et autres produits de luxe » comme en démontre les emails piratés où elle fait du shopping en ligne pour plusieurs milliers d’euros. En parallèle, En Syrie, en un an plus de 8 500 victimes civiles.
Cette correspondance entre “Sam” (Bachar) et “AK” (sa femme Asma) “dépeint le portrait d’un couple présidentiel déconnecté de la crise et qui continue de mener un train de vie luxueux”, commente le Guardian. “Alors que le monde assiste à l’horreur” et semble toujours impuissant car trop divisé sur le dossier syrien, le couple ne semble pas avoir changé ses habitudes de consommation.
“Madame Assad achète sur Internet des tables et des chandeliers venus de Paris” pour la coquette somme de 12 000 euros. Elle a parfois envie de bijoux comme des colliers de diamants, aussi, même si “vraiment [elle] n’y connaît rien… Elle craque sur des souliers Louboutin mais “malheureusement, je ne crois pas que ces chaussures nous soient utiles de sitôt…” elle demande à un assistant de lui commander un service à fondue de chocolat sur Amazon”. Une réponse crue à ceux qui s’interrogeaient sur le regard porté par Asma el-Assad sur l’action de l’homme qu’elle a épousé il y a douze ans.
Musique et vidéos pour se divertir
Et pour se divertir “Madame Assad télécharge de la musique sur iTunes”. Le groupe LMFAO, par exemple, avec son I’m sexy and I know it… Son mari apprécie par exemple le duo pop britannique Right Said Fred ou le groupe électro-rock New Order. Le couple s’inquiète de ne pas pouvoir mettre la main sur une copie du dernier Harry Potter et achète la biographie de Steve Jobs.
Le charme qui prévalut pendant des années est rompu. Oubliée la médaille d’or offerte par la présidence italienne en 2008 en remerciement de son engagement humanitaire. Oubliés tous ces magasines de presse qui vantaient sa beauté 100% NATURELL…désormais Asma qui soutient sans faillir et de façon très publique son époux : “Le président est le président de la Syrie, non d’une faction de Syriens, et la première dame l’appuie dans ce rôle”, s’est vue attribuer le surnom de la “Marie Antoinette” de Syrie.
Quand à l’automne 2011, Asma el-Assad rend visite à un groupe d’humanitaires, ces derniers guettent donc ses réactions. Et restent perplexes. “Nous lui avons parlé des meurtres de manifestants”, raconte un témoin au Telegraph britannique. “Nous lui avons parlé des forces de l’ordre qui attaquent les manifestants, sortent les blessés des voitures pour les empêcher de se rendre à l’hôpital. Elle n’a pas réagi du tout. C’était comme si on lui racontait une histoire banale, quelque chose qui arrive tous les jours.”
Cette apparente indifférence est corroborée par le ton assez léger qu’elle emploie dans de nombreux emails dévoilés par le Guardian.
Elle qui fut le visage moderne mis en avant par un régime décrié, elle devient le dernier “visage humain d’un régime barbare”, note Paris Match, en s’interrogeant: se plie-t-elle à l’exercice “par naïveté, par patriotisme, par amour pour son mari, ou les trois à la fois”? I
l manque une dernière option: le goût du pouvoir. Malgré sa modernité tant vantée, “Asma peut également renoncer à certains principes pour arriver à ce qu’elle convoite”, juge par exemple un journaliste américain qui l’a côtoyée, Andrew Tabler, cité par le Figaro Magazine.
Fini la comparaison avec Lady Di, voici la “Marie-Antoinette de Damas”.
En juillet 2008, voici comment Asma el-Assad décrivait l’oeuvre de son mari, dans une interview accordée à Paris Match. “Notre objectif [est] de faire entrer la Syrie dans le XXIe siècle. Ce que nous tentons d’apporter au pays est en train de se mettre en place et commence à porter ses fruits dans la stabilité et l’évolution économique. Aux importantes réformes sociales s’ajoute la participation des Syriens à cette volonté de changement. C’est par là aussi que passe la démocratie.”
Dans la même interview, elle affirme “ne pas attacher d’importance fondamentale à la mode”.