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Petit score pour petit match

Publié le 25 avril 2012 par Passionacmilan

BoatengUne fois n’est pas coutume, cette 33ème journée – décalée, comme chacun sait – a vu l’AC Milan et la Juventus jouer à la même heure. Dirigeants et tifosi des deux camps avaient les yeux autant braqués sur leur équipe que sur leur écran (portable, ordinateur…), ceci afin d’épier ce que faisait l’ennemi juré. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le suspens aura été rendez-vous sur les deux terrains puisque les deux prétendants au Scudetto se sont imposés difficilement, par la marge la plus infime : 1-0.

C’est dans un stade San Siro chauffé à bloc que Milan accueille le Genoa. Plaisanterie ! La suite prête à rire et à sourire, donc autant se mettre dans le moule. En vérité, ce sont 46.000 courageux qui ont fait le déplacement. Leur courage ne tient pas des conditions météorologiques qui sont excellentes pour un match de football, non ; leur courage tient plutôt du fait que ces braves gens ont payé – certains chers – pour assister à ce qui va suivre. Le match débute et comme à l’accoutumée, Milan a le pied sur le ballon. 1, 2, 3… 5, 6, 7… puis 10 minutes, rien. Rien à se mettre sous la dent. Première et seule indication : Muntari est très en jambes. Le ghanéen permute énormément. Ses efforts le poussent à commettre des fautes, à perdre des ballons mais aussi à faire des choses meilleures comme créer des décalages pour les deux latéraux. Malheureusement, Abate et Antonini, dans leurs centres, ne se montrent pas à la hauteur des ballons qu’ils reçoivent. Encore et toujours, le jeu est stéréotypé. Pour briller en terme de possession, rien à dire, on est les champions du monde ; dès lors qu’il s’agit de faire quelque chose de cette dite possession, il n’y a plus personne. La différence se fait sur des prises de décisions personnelles, des mouvements individuels : à ce p’tit jeu, Emanuelson et El Shaarawy paraissent bien seuls. A la demi-heure, sur une belle chevauchée du batave, le « le petit Pharaon » passe son vis-à-vis sur son côté droit mais sa frappe (excentrée) n’est pas assez puissante pour être dangereuse. Qu’à cela ne tienne ! De toute façon, l’arbitre avait – à juste titre – signalé une faute d’Ibrahimovic qui a confondu le ballon avec Biondini. Si nous n’en parlons que maintenant, inutile de vous préciser que le suédois a une nouvelle fois été décevant, pour rester mesuré. Les 45 premières minutes s’achèvent donc sur un score nul et vierge… score n’arrangeant aucune des équipes.

Thomas Touroude : « Pendant ce temps… pendant ce temps, Andrea Pirlo a manqué un pénalty – assez litigieux. La Juve est tenue en échec. »

Au retour des vestiaires, pas le moindre changement n’est effectué. Eu égard à la première période, on a du mal à comprendre pourquoi. Finalement, ce n’en sera que partie remise puisqu’Allegri procède à un double changement cinq minutes seulement après la pause : Boateng et Cassano remplacent Van Bommel et El Shaarawy. La sortie du jeune italo-égyptien suscite l’incompréhension générale. Il était l’un des rares à faire son match, redescendait autant que faire se peut afin d’aider ses coéquipiers dans le pressing. On imagine bien qu’il est délicat de sortir son unique tour de contrôle, en l’occurrence Ibrahimovic, mais sa prestation – s’inscrivant dans la lignée des précédentes – eut mérité pareille finalité. Et ce n’est certainement pas le boulet de canon qui suit, de son fait, qui modifiera ce jugement. Zlatan se procure effectivement la plus belle occasion de la rencontre, jusque-là. Il aura fallu attendre 51 minutes pour mettre en évidence S.Frey, signe que la confiance n’est pas au beau fixe. Où est donc passé le Milan de la mi-saison qui tuait ses matches par deux, trois voire quatre buts d’écart ? Face à un Genoa en crise, batailler est anormal. Par la suite, Boateng se créera une belle situation au terme d’une action construite et un bon centre d’Antonini. Oui, oui, vous avez bien lu : « belle situation », « action construite » et « beau centre ». Alléluia ! On pensait qu’il faudrait attendre la saison prochaine pour revoir de telles choses – pourtant simples.

72ème minute : Jankovic écope d’un second carton jaune pour une faute commise sur Abate. D’ailleurs, le blondinet a également provoqué la première faute. Le tournant du match ? Ce serait peu glorieux, mais bon…

Milan pousse timidement. Les actions ne manquent pas, mais rien de concret. Cassano, qui voit le ballon lui arriver par hasard, s’illustre par une jolie frappe, puissante mais manque le cadre. Les minutes filent et le tableau d’affichage ne bouge pas. Pas ici, en tout cas. Oui, car à Cesena, la nouvelle que nous redoutions tous finit par tomber : la Juventus ouvre le score par l’intermédiaire de… Borriello. Non, ce n’est pas une blague. Allegri, comme s’il avait eu le pouvoir de sentir ce mauvais présage, tente le tout pour le tout en abattant ses dernières cartes : Maxi Lopez entre en lieu et place d’Antonini, et le dispositif tactique change par la même occasion. En effet, Emanuelson prend la place de l’italien au poste d’arrière gauche, tandis que l’argentin est chargé d’apporter son poids devant.

86ème minute : GOAL ! Après quelques tirs vendangés et une circulation du ballon toujours aussi douteuse, le salut vient par une longue course d’Emanuelson qui distille un centre – dévié par Ibra – pour Boateng, au second poteau. Le ghanéen se décale en même temps qu’il contrôle et décoche un tir à ras de terre. Le plus dur est fait. La manière, elle, laisse à désirer… encore une fois. Dès lors, Milan la joue petit bras et se contente de faire la passe à dix. L’arbitre met un terme à une partie soporifique et l’équipe apprend que dans le même temps, la Juventus a géré son avance. Le mano a mano continue, certes, mais les chances de réaliser l’exploit vont en s’abaissant.

Notes et appréciations :

- Abbiati (5,5) : sollicité à quelques reprises, mais surtout par des tirs lointains. Il n’a pas eu à faire LA parade.

- Abate (5) : a beau avoir provoqué l’expulsion de Jankovic, en simulant soit dit en passant, sa prestation n’en demeure pas moins insuffisante !

- Nesta (6,5) : égal à lui-même. Est vigilant sur les rares assauts offensifs adverses. Musèle bien Palacio lors d’un face à face qui aurait pu s’avérer fatal !

- Yepes (6,5) : même discours que pour son alter ego de la défense. Le colombien a montré sa détermination et le carton qu’il reçoit paraît un brin sévère.

- Antonini (5) : court beaucoup mais souvent pour rien. S’est plus montré que le week-end dernier, face à Bologne, sur le plan offensif, mais n’a réussi qu’un seul de ses centres. Le coach le remplace lorsqu’il modifie son module.

- Nocerino (5,5) : l’accumulation des matches l’a clairement épuisé. A toujours ses trois poumons, mais perd en lucidité plus tôt que d’habitude.

- Van Bommel (5) : depuis deux matches, le maillon faible dans l’entrejeu. La sentinelle tarde à retrouver la forme. Son problème au dos continue-t-il à le gêner ?

- Muntari (6) : peut-être le meilleur homme sur la pelouse, en première période. A un peu baissé le pied après la pause, mais n’a pas déçu pour autant. En janvier dernier, on se plaignait de sa venue ; quelques mois plus tard, on ne serait pas choqué qu’il prolonge l’aventure.

- Emanuelson (6,5) : grosse envie. Il a encore du déchet dans son jeu, mais ses progrès sont notables. S’il ne fallait juger que ses dernières minutes, celles où il a évolué au poste d’arrière gauche, sa note aurait été excellente ! Auteur de deux passes décisives en deux rencontres.

- El Shaarawy (6) : techniquement au top ! Ses nombreuses déviations sont astucieuses mais peut-être un peu trop pour ses coéquipiers. Est remplacé à la surprise générale par Cassano (50′).

- Ibrahimovic (5) : que se passe-t-il ? La fatigue parle ? Que devrait dire Nocerino, dans ce cas, lui qui joue et court deux fois plus que les autres ? Le suédois déçoit en cette fin de saison.

- Boateng (7) : accomplissait son retour à la compétition et s’est montré décisif en inscrivant l’unique but du match, un but qui a le mérite de nous laisser encore de l’espoir. What else ? La note est assurément flatteuse, mais il faut tenir compte de sa condition physique qui n’est pas optimale.

- Cassano (6) : bonne entrée, sans être éblouissant. On l’attend surtout pour la saison prochaine, maintenant qu’il est complètement rétabli.

- Maxi Lopez (non noté) : vierge.

- Allegri (6) : changements décisifs, mais on se dit qu’il aurait pu passer à un système ultra-offensif un peu plus tôt, avant d’entrer dans les dix dernières minutes.


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