Ils l’ont répété à satiété. « Nous avons construit l’Europe pour avoir la paix ». Oubliant notamment qu’ils n’ont pu la construire que parce qu’il y avait la paix. De quelle Europe s’agit il ? Qu’ont ils construit. Ils ont mis en place une Europe néolibérale , un espace à l’image du reste de la planète ,de guerre de tous contre tous. C’est la mise en compétition des pays , des régions, des départements , des provinces, des villes et des hommes et femmes. C’est la mise en tension de tous les rapports par la domination des plus forts, des puissants . Les populations dépouillées de tous leurs droits sont livrées aux prédateurs, Tout est subordonné aux profits de quelques uns et la démocratie avec . Forcément si tout est concurrence avec comme finalité le gain, la fin en justifie les moyens et cela commence par la libre circulation des capitaux et la déréglementation du travail.. C’est ce processus qui a débuté. La recherche du profit maximum ne s’embarrasse des droits des travailleurs, puisque leur force de travail est la première marchandise nécessaire à la production, de l’extraction des matières premières à la transformation et à la diffusion. Ils parlent d’ailleurs de « coût du travail » et ils le veulent le plus bas possible afin de dégager les marges maximales, Sous prétexte de concurrence entre firmes , souvent propriété des mêmes groupes, ils mettent les salariés en concurrence , à la dimension planétaire. En fait ils ont déjà déclaré une véritable guerre sociale à la classe ouvrière, dont une partie est emmurée dans les camps du chômage, en réserve afin de peser sur ses prétentions salariales et sociales. Le « pronunciamiento » de la grande bourgeoisie, politique économique et social est contenu dans le Traité de Lisbonne. C’est une déclaration de la guerre sociale , en bonne et due forme. Les effets sont immédiats, par la paupérisation, aggravée par les cadeaux consentis aux plus riches qui spéculent avec les gains arrachée au travail. Ce que les milieux financiers perdent, c’est le peuple qui paie . Ce que les milieux financiers gagnent, c’est le peuple qui le perd. Cela ne suffit pas, la dette ainsi cumulée est une nouvelle aubaine pour la spéculation et sans risque, avec la certitude de réaliser de nouveaux gains sur le dos des contribuables. Le désespoir s’installe. La droite et la social démocratie alternent au pouvoir et rien ne change fondamentalement dans le système. Les riches deviennent toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Les grands groupes n’ont aucune contrainte en dehors des exigences des gros actionnaires. A nouveau la social démocratie porte une lourde responsabilité comme jamais dans son histoire. Elle se contente de gérer et se couche devant les injonctions et les exigences du capitalisme. Elle ne mène plus la bataille idéologique et finit même par en épouser les contours. Comme en 33 elle remet au goût du jour la troisième voie des néos, remise à la mode par Tony Blair. Les imbéciles trouvent cela nouveau et moderne alors que c’est usé et vieux comme la collaboration de classe. Justement cette troisième voie , entre marxisme et capitalisme ou néo libéralisme , ce fut le postulat de base du fascisme . Par habitude et par tradition , une partie du salariat et de la classe ouvrière donnent leur confiance à la social démocratie et dès lors qu’ils ont un sentiment de trahison, ses franges sont perdues . Elles ne participent plus, se marginalisent ou vont grossir les rangs de la droite extrême. Partout en Europe l’extrême droite progresse et participe même à certains gouvernements. La fascisation est en marche, comme pour les deux précédentes crises. Troisième crise et troisième scénario catastrophe, avec ou sans Europe, puisque cela tient plus de la nature des rapports politiques sociaux et économiques que d'une construction institutionnelle. Le moment venu , la faillite de la social démocratie consommée à nouveau, la grande bourgeoisie fera alors le choix le plus brutal afin de briser les résistances populaires qui ne manqueront de se développer. Elle fera appel à la nouvelle force émergeante, plus autoritaire et encore plus violente, le fascisme dans sa forme modernisée . Il ne restera , selon la formule de Jean Luc Mélenchon que la gauche de combat et de classe face au fascisme réactualisé. Il y aura n’en doutons pas « les belles personnes » pour tenter de composer, de négocier le poids des chaînes, de moindre mal en moindre maux pour finir de pire en pire. « On ne règle pas les problèmes avec les idées qui les ont générés », cette phrase d’Einstein prend toute sa dimension avec le crise. Les sociaux démocrates persistent à vouloir régler les problèmes de la société capitaliste avec les idées du système. Enfin , les sociaux démocrates, un bien grand mot pour désigner ceux qui ne le sont même pas , social libéralisme est certainement mieux adapté comme définition afin de ne pas outrager inutilement le fondateur de la social démocratie , Karl Marx. Des néos libéraux à visage démocratique ou patibulaire pour certains. Si le Congrès de Bad Godesberg sonne comme un Munich social, les années à venir risquent de ressembler à la débâcle sociale. Puisque certains votent encore les pleins pouvoirs au système capitaliste, il en use et en abusera. La résistance n’est jamais de tout repos et résister au capitalisme dans sa version la plus brutale, n’a toujours été que le fait d’une minorité déterminée . De quelle nature sera le prochain conflit qui se profile comme un spectre morbide. Peut importe mais il sera, la grande bourgeoisie a déclaré la guerre des classes et la guerre a toujours été un moyen pour le capitalisme pour surmonter ses contradictions. La vie humaine des prolétaires ne vaut rien, ils la veulent à moindre coût au travail, alors pensez donc pour le reste. L’Europe néolibérale, qui n’est que le capitalisme engendre le nationalisme et le fascisme, les salauds et les coquins feront le reste, pour la troisième fois.