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l'affaire de Carthagène continue de susciter des réactions diverses Non, Carthagène n’est pas le nouvel eldorado de la prostitution. C’est dans ces termes que la ministre des affaires colombienne, Maria Angela Holguin, a pris la parole pour défendre la réputation d’une ville au centre des railleries après l’expédition nocturne d’agents secrets américains avec 21 prostituées dans un hôtel de Carthagène. Cela s’est passé le 12 avril dernier, quelques jours avant le sommet des amériques qui réunissait 32 chefs d’état du continent américain.
Pour la ministre des affaires étrangères du président Santos, il n’y a aucun doute : les responsables, ce sont les gardes du corps de Barack Obama qui se sont conduits de manière désinvolte, entachant la réputation de Carthagène auprès de la presse internationale. Plutôt connue pour être une destination touristique de choix de la côte caraïbes, Carthagène est devenue du jour au lendemain « une nouvelle capitale sexuelle » de l’Amérique latine.
Holguin a pris la parole hier devant les médias : « cette affaire m’a rendu très triste car c’est la réputation de Carthagène qui a été mise en cause. C’est une ville qui vit du tourisme, une ville qui est très importante pour l’économie de la région. Nous sommes devenus des coupables du jour au lendemain, mais les coupables, ce sont les services secrets américains. Vous savez, la prostitution est partout. Où il y a un homme, il y a la prostitution. » Une affirmation un peu facile et démagogique de la part du ministre.
Il faut néanmoins remettre les déclarations du ministre dans son contexte : le Washington Post a publié un article sur ce scandale, affirmant à demi-mots que les gardes du corps d’Obama étaient moins à blâmer que la ville de Carthagène, elle-même, « une ville noyée de prostituées », selon les dires du quotidien américain.
Juan Martin Soler