« Cette idée sarkozyste a le parfum du FN ».
Le candidat de la « France forte » n’a pas l’autorisation des belles consciences pour s’engager sur des sujets populaires plébiscités par une majorité de français. Il doit être verbalisé par le microcosme médiatique et recevoir le doux label frontiste. C'est la règle, que voulez-vous?
Plus justement, cette réaction montre avec une certaine effronterie la jalousie refoulée du « gang du bien » de voir leur opposant de droite communier avec son assistance à chaque meeting. Ambiance :
Le Président défend le principe de citoyenneté et s’oppose au droit de vote des étrangers. "Il est frontiste !"
Le Président protège la conception chrétienne de la vie reçue mystérieusement et choisit le « laisser mourir » plutôt que le « aider à mourir ». "Il est frontiste !"
Le Président défend un monde multipolaire tournant autour du principe moderne de la nation et des frontières. "Il est frontiste !"
Le Président vante le mode de vie à la française et s’engage doublement pour une immigration régulée et une assimilation réussie. "Il est frontiste !"
Le Président parle « d’amour de la patrie » et compare la France à la situation américaine où une maison sur deux fait flotter le pavillon étoilé. "Il est frontiste !"
Le Président exalte le cadre familial comme cellule de base de la société et s’oppose à la remise en cause du quotient familial. "Il est frontiste !"
Le Président propose le « buy european act » pour stopper l’hémorragie des délocalisations. "Il est frontiste !"
Le seul hic, c’est que lorsque vous assistez à l’une de ses réunions publiques, vous vous apercevez que ce sont ces mêmes propositions qui suscitent dans la salle le plus d’enthousiasme et rassemblent le plus largement. Ce sont ces thèmes forts abordés depuis le début de la campagne de Nicolas Sarkozy qui mobilisent ce qu’il appelle « la majorité silencieuse ». Question de victoire idéologique ! On est loin – ou plus précisément au-delà – de la « droitisation » dont parlent abusivement les commentateurs. Que voulez-vous faire contre le réel qui frappe de plus en plus puissamment à la porte du bon sens ? Le nier ? Attendre qu'il casse la porte à coups de hache?
Alors en effet, cela ne plaît pas au camp d’en face. Eh bien tan pis. A mon humble avis, nos socialistes n’ont plus le courage, ni l’humour, ni les ressources fondamentales pour entrer en résonnance avec les aspirations populaires. La culture de l’excuse et la condamnation systématique du dynamisme de la réussite se conjuguent aujourd’hui harmonieusement – et malheureusement – pour dessiner la mascotte bancale mais tellement révélatrice du rêve socialiste : une Marianne frustrée, sans sourire et impopulaire cherchant désespérément la clé du changement!
De son côté, la droite a choisi son leitmotiv : le bon sens et l’intérêt supérieur du pays. C’est ce qui la fera gagner. N’en déplaise aux spécialistes de la mauvaise foi politicienne.