Lancement endiablé : Canailles à la Sala Rossa

Publié le 25 avril 2012 par Feuavolonte @Feuavolonte

La musique débridée de Canailles est venue réveiller la petite population du Plateau, le jeudi 19 avril, fracassant le plancher de bois de la Sala Rossa où se tenait un public d’un peu plus de 400 personnes. Leur prestation avait de la gueule et eux du front tout le tour de la tête.

À la porte, on affichait salle comble. Une file partait de la rue jusqu’à l’entrée, au deuxième étage. Une fois à l’intérieur, il faisait chaud et les gens se bousculaient pour aller au bar. Canailles est entrée sur scène avec une heure de retard; il fallait bien laisser entrer tout ce beau monde.

Une dizaine d’animaux empaillés entouraient les musiciens: renards, lièvres, chevreuils, chèvres, oie, même «lapin chaud», la mascotte de leur vidéo-clip Parle-moi , se promenait dans le public. La présentation éclatée et en même temps collée sur l’image du groupe ne pouvait qu’être le reflet de ce qui allait suivre : une soirée bruyante et débridée grâce au country/ bluegrass effréné de Canailles.

«Est-ce qui en a qui ont le goût de bouger un peu? », a lancé Érik Evans. Réponse ou non, les musiciens ne se sont pas gênés pour faire danser un 7 carré aux spectateurs, descendant même dans le public pour leur montrer les pas. De jeux insolites à «body surf», le public en a vu de toute les couleurs.

Le plancher tremblait et les gens criaient sur les accords de mandoline, d’accordéon, de contre basse et de guitare folk qui fusaient de la scène. Souvent, on se serait cru au Parc Lafontaine (où ils se sont rencontrés), lors d’une séance improvisée d’après-midi. Entre un simple thème de country accompagné de Bernard Adamus à l’harmonica et une balade composé par Alice Tougas St-Jak (accordéon et voix), le public a eu droit à de longs jams sauvages, mais somme toute harmonieux.

Ils sont fusionnels sur scène. À huit, leur musique pourrait être décousue, mais il n’en est rien. Ils ont un son peaufiné et des arrangements recherchés, même si leur musique est plutôt garage.

Comme s’ils n’étaient pas déjà assez sur scène, ils ont multiplié les invités au courant de la soirée.  Socalled s’est entre autres joint à eux pour le rappel.

Un peu comme Bernard Adamus, Canailles exprime les problèmes du vrai monde, à travers un je-m’en-foutisme country et folk des plus mélodique. Ce n’est peut-être pas tout le monde qui voudra spontanément se prêter à leur jeu, mais personne ne restera insensible à la fougue et au plaisir que le groupe transmet en spectacle. Ils risquent de mettre le feu aux festivals cet été. Vous n’en serez pas déçu.

par Rachel del Fante