On a de quoi avoir peur quand on voit l’affiche des Avengers, tous les super-héros et leurs univers si différents (c’est d’ailleurs la force des comics Marvel), entre le bling-bling d’Iron Man, le trip mystico-guerrier du viking Thor et la mélancolie un peu bourrin de Hulk, sans oublier le patriotisme un peu débile de Captain America. Le tout réalisé par un geek, un peu rouquin sur les bords même, réalisateur dans la série Glee et Buffy. Brrrr….
On s’installe tranquillement dans son fauteuil et on se rend assez vite compte qu’on a eu tort d’avoir peur et de balancer des préjugés sur les geeks rondouillards et roux. Avengers est sans doute une des plus belles réussites de l’année pour Hollywood et l’écurie Marvel – qui enchaîne navet sur navet ces dernières années (mis à part Thor) – qui arrive à réunir dans un film assez long (2h30) un casting de rêve (Mark Ruffalo et Robert Downey Jr. dans un même film, ça donne quand même envie), des dialogues assez bien écrits et très bien servis, des effets spéciaux et des scènes d’action dantesques et une très bonne intrigue…
Lorsque Nick Fury, le directeur du S.H.I.E.L.D., l’organisation qui préserve la paix au plan mondial, cherche à former une équipe de choc pour empêcher la destruction du monde, Iron Man, Hulk, Thor, Captain America, Hawkeye et Black Widow répondent présents.
Les Avengers ont beau constituer la plus fantastique des équipes, il leur reste encore à apprendre à travailler ensemble, et non les uns contre les autres, d’autant que le redoutable Loki a réussi à accéder au Cube Cosmique et à son pouvoir illimité…
Si on passe outre un rythme pas toujours maitrisé et souvent un peu boiteux, la principale qualité d’Avengers se trouve dans l’écriture qui donne un équilibre parfait entre tous les personnages, à présenter et exploiter leurs différences, leurs forces et leurs faiblesses pour offrir à chacun son moment de bravoure. Le meilleur exemple en serait la longue intro du film – un modèle du genre – qui nous (re)présente tous les anciens personnages, nous rappelle leurs faiblesses et forces décrites dans les autres films sans oublier les nouveaux venus comme la Veuve Noire. Même constat au niveau des acteurs, tous très bons certes mais surtout surclassé par l’excellent Mark Ruffalo, qui signe là une très subtile interprétation du toujours torturé Bruce Banner/Hulk.
Une fois tous les héros présentés, l’action peut enfin arriver et là encore on se dit qu’on a bien fait d’attendre, qu’on a bien fait de se farcir les scènes d’action plus que cheap des derniers Marvel (allez avouez-le Iron Man 2 c’était pas terrible hein??!) pour finalement avoir en cadeau ce climax de 30 minutes, une scène de destruction massive de la ville, un exemple de montage et de lisibilité, enfin retrouvée à Hollywood. On reste malheureusement sur notre faim.
Marvel a eu une bonne idée en créant son propre studio de cinéma, sûrement vexé et fatigué par le traitement des producteurs et réalisateurs à certains de leurs héros (les ridicules Daredevil ou les 4 Fantastiques) et depuis Iron Man (le premier film de la « reprise en main des affaires »), le studio n’a cessé de préparer les fans à l’arrivée d’Avengers. Le mystérieux Nick Fury apparait en clin d’oeil dans Iron Man, Hulk pour leur parler de ce projet top secret, le projet Initiative. Avril 2012, le film arrive enfin sur les écrans et c’est une franche réussite: humour, action, ambition, fidélité à l’esprit des comics mais aussi frustration. On sent que le réalisateur en a gardé sous le capot pour une suite qui ne fait aucun doute pour qui reste jusqu’à la fin du générique…