Cross-over, Multiverse, ou fusion de genres, difficile de « classer » ce « Frey » de Chris Wooding, s’il avait fallu le faire. Il y a de la magie et des démonistes qui empruntent à la Fantasy ; nous ne sommes pas sur Terre mais ne quittons jamais cette planète ce qui pourrait donc être du Planet-opera ; enfin, on a des technologies qui tirent entre SF et Steampunk. Un beau mélange, certes, ce qui induit par conséquent un vaste univers dont il faudra bien tout ficeler. Pari réussi.
Avant même d’attaquer la lecture, simplement à l’évocation de la couverture et du résumé de l’éditeur en « quatrième de couv’ « , il est très tentant d’établir un parallèle entre ce Frey et Serenity. Et lorsque l’on repose le bouquin, après l’avoir terminé, cette impression persiste.
Le résumé :
Frey est le capitaine de l’aéronef Ketty Jay et le chef d’une petite bande d’aventuriers. Séducteur invétéré et fripouille notoire, il vit, avec son équipage, d’activités illégales en se cachant des frégates de la Coalition.
Ils s’en sortent toujours avec les moyens du bord : quelques coups de feu, des lames bien affûtées, une pincée de magie noire ou… en prenant leurs jambes à leur cou !
Aussi, lorsque Frey entend parler d’un navire chargé d’un trésor qui a tout d’une proie facile, il croit que sa fortune est faite. Mais l’opération tourne mal et notre ami malfrat devient l’ennemi public numéro un, avec toutes les forces de la Coalition à ses trousses.
Il devra faire preuve de tous ses talents criminels pour prouver qu’il n’est pas l’assassin qu’on l’accuse d’être…
Il est à noter que ce roman aura précédemment été publié chez Bragelonne avec une autre couverture. L’édition papier de Milady est, par contre, conforme à la version numérique que j’ai pu lire.
je ne vais pas chercher à vous « vendre » l’histoire. Somme doute assez classique.
Frey, racaille de seconde zone, se fait pigeonner en bateau et devient une proie recherchée par toutes les milices et polices. Il n’y aura pas de procès si jamais on lui met la main dessus, il n’est d’ailleurs même pas dit qu’on le veuille vivant. Or, il n’a que son vaisseau dans sa vie, ce qui est aussi un peu le cas de tout son équipage, ramassis de loosers, fuyant tous un passé trouble. Leur unique chance de poursuivre un peu leur errance est de remonter jusqu’aux origines du complot contre la caste nobiliaire, de faire tomber les commanditaires et ainsi, d’obtenir une grâce.
Leur aventure, faite de poursuite, de découvertes et de combats, les mènera sur plusieurs continents, dans plusieurs ports. De péripéties en traquenard, les équipiers du Ketty Jay devront réussir le tour de force de cacher leurs secrets et d’apprendre à compter les uns sur les autres.
Au-delà de ce scénario, il faut noter la « touch » de l’auteur. Son style est très rythmé, agréable. Ses descriptions sont très évocatrices, et son univers si compliqué puisse-t-il être avec l’amalgame de la magie et de la technologie, tient parfaitement la route. Les personnages, enfin, ont été pour moi, le véritable point fort. Entre ce capitaine Frey (un p’tit côté Han SOLO), son médecin alcoolo, ses deux pilotes de chasseur l’un parano-dépressif, et l’autre junkie, le démoniste déchu de sa noblesse poursuivi pour un crime odieux qu’il tente de fuir, accompagné de son golem de métal, et la nouvelle navigatrice qui semble plus morte que vive…. Il y avait de quoi faire ! Autant de persos atypique qui rendent le récit riche.
Un très bon moment, en lecture numérique.