Once upon… Lomography.
Le Lomo LC-A est un bel appareil. Qui fait de belles photos.
Mais d’où vient cet étrange machine délicieusement vintage ?
Et bien de l’URSS les gars !
En 1982, c’est au Ministère de la Défense russe que la décision de produire l’appareil fut prise. En effet, c’est dans ce temple de la sécurité nationale que le général Igor Petrovitch Kornitski posa l’appareil photo japonais Cosina CX-2 sur le bureau de l’un de ses collègues, convaincu de tenir là une trouvaille à imiter.
Le statut de ce collègue ? Directeur de LOMO, acronyme pour Leningradskoïe Optiko Mekhanitcheskoïe Obiedinenie, soit Union opto-mécanique de Léningrad.
Le dirigeant, à la recherche d’un appareil abordable mais de grande qualité, trouva là son inspiration pour produire un outil photographique facile à utiliser, que l’on pourrait rencontrer dans presque tous les foyers russes.
L’aventure LOMO commença.
Mais le vrai succès débuta lorsque deux étudiants autrichiens, en visite en Russie en 1990, tombèrent par hasard sur l’appareil en vitrine d’une boutique poussiéreuse et furent convaincus qu’il s’agissait là d’un petit bijou : un vignettage naturel, une saturation des couleurs et un style photographique rapide, sauvage, vibrant.
Convaincu du potentiel du produit, les deux jeunes hommes allèrent rencontrer LOMO pour négocier sa distribution mondiale.
En 1996, malgré le succès étranger de Lomography, les autorités russes décidèrent d’en arrêter la production trop coûteuse. Les deux fondateurs des 10 très célèbres règles lomographiques allèrent immédiatement négocier avec le maire de Saint-Pétersbourg pour les en empêcher. Le maire n’étant pas disponible, ils passèrent des heures en réunion afin de trouver un compromis avec son adjoint… Vladimir Poutine.
Celui-ci comprit la valeur culturelle attachée à l’appareil et fit profiter l’usine LOMO d’une réduction de taxes permettant de maintenir la production.
Ouf.
Aujourd’hui, la communauté internationale des LomoAmigos est gigantesque et extrêmement engagée.
Engagée à quel point ?
Engagée au point de se faire introduire une aiguille sous la peau.