Débarquement allié !

Depuis début 2011 le territoire français subit l’invasion des géants anglo-saxons de la distribution. Si, comme nous, vous vous contentiez de contempler les catalogues des marques britanniques et américains avec envie. Si, comme nous, vous avez connu la frustration de ne rien pouvoir faire délivrer à votre domicile français, alors, comme nous, réjouissez-vous ! Cette période est enfin révolue ! Aujourd’hui nos designers favoris d’outre-manche et d’outre-atlantique nous abreuvent de leur sens du style, et ce avec un budget toujours aussi mini. Petit tour de table de ces enseignes qui partent à la conquête des consommateurs français…

Après une aventure infructueuse et même scandaleuse il y a 10 ans, Marks & Spencer se retirait brutalement du marché français, laissant 1 700 salariés sur le carreau. Toutefois, l’une des principales chaînes britanniques, dont le positionnement haut-de-gamme est comparable à celui de Monoprix, aussi connue pour ses scones, ses plats anglo-indiens et ses vêtements avec plusieurs longueurs au choix a refait son apparition en novembre 2011 sur les Champs-Élysées et sur internet. Encouragée par une croissance de ses ventes de 3,2% en 2010, l’enseigne repart à la conquête du vieux continent avec un magasin d’une surface de 1400 m2, regroupant toute la gamme de vêtements mais aussi celle des produits alimentaires. Trois autres ouvertures sont prévus d’ici 2013, soit trois fois plus de raisons de se ruer dans le rayon épicerie pour tester (ou redécouvrir) les cookies meringue/citron ou le cheese-cake aux fruits rouges !

Après le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni et 63 autres pays, le groupe Aldo (chaussures et accessoires) fondé par Aldo Bensadoun en 1972 à Montréal, a ouvert ses deux premiers magasins à Paris. Un pied-à-terre aux Quatre Temps de La Défense a vu le jour fin 2011, suivi de près par une boutique rue de Rivoli. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais dans le reste du monde, l’enseigne a connu une ascension fulgurante depuis sa création. Elle mise sur des souliers mode à prix abordable pour concurrencer les marques dominantes du marché français (André, Minelli, Eram…). La stratégie de l’entreprise est plutôt ambitieuse : sur leur site internet ils prétendent à « révolutionner le rapport à la mode et modifier la façon dont on se chausse dans le monde ». Rien que ça ! Aujourd’hui, des franchises Aldo existent dans plus de 56 pays à travers le monde et comptent près de 1500 magasins à enseigne. Les plus de l’enseigne ? L’éthique de la société mais aussi la richesse de son parcours font d’Aldo un cas aujourd’hui enseigné dans les universités nord-américaines.

L’enseigne américaine, native de Los Angeles, est présente depuis vingt-six ans aux États-Unis avec 450 magasins, dont un de 9100 m2 sur Time Square, à New York. Bien connue des fashionistas américaines, cette marque est fière de compter des ambassadrices de charme comme Rihanna ou Angelina Jolie. Outre-Atlantique, elle se positionne comme « H&M ». Son crédo ? Des pièces ultra-tendances, des looks pointus, une farandole d’accessoires, et surtout, des prix minis ! Applaudissons donc l’arrivée de ce poids-lourd de la mode au sein de la capitale qui, même pour son inauguration n’a pas fait les choses à moitié. Le samedi 28 Janvier à Vélizy 2, la chanteuse Amel Bent était présente pour l’ouverture de la boutique et 500 bons d’achat de 10€ ont été distribués. Vous avez manqué ce rendez-vous exceptionnel ? N’hésitez pas à visiter le point de vente de 2000m2 où l’esprit californien est à l’honneur !

Pour la petite histoire, la marque a été créée en 1978 par deux passionnés de voyage : Mel et Patricia Ziegler. L’idée du premier magasin était de proposer des vêtements de safari et des tenues militaires au grand public. Celui-ci ouvre à Mill Valley, les californiens étant très friands de concepts « underground ». Pari réussi pour les créateurs de la marque. Les globe-trotteurs des quatre coins du monde considèrent l’enseigne comme une référence et apprécient non seulement les tenues ergonomiques mais également les conseils d’équipement fournis par la marque. Aujourd’hui Banana Republic est plus orientée vers le haut-de-gamme, mais les silhouettes ne sont pas sans nous rappeler un parfum d’exotisme séduisant… Découvrez sans plus attendre la vitrine française, 22, avenue des Champs Élysées.

Du côté de la gastronomie, c’est le fast-food Prêt à manger qui vient nous régaler de ces merveilleux carrot-cake et cookies au chocolat blanc. Ceux qui ont déjà mis les pieds à Londres savent que ces restaurants sont le rendez-vous incontournable des businesswomen et businessmen à l’heure du déjeuner, entre deux rendez-vous très rapprochés… A notre tour ! L’ouverture en janvier 2012 d’un espace au troisième étage du centre commercial Quatre Temps à La Défense (92), a été suivie de près par celle du 19, rue Marboeuf dans le 8ème arrondissement. Pourtant, cette chaine ne date pas d’hier. Créée en 1986 en Angleterre, Prêt à manger s’est spécialisé dans le club sandwich haut de gamme. Pourquoi payer plus cher ? D’une part les ingrédients sont frais et naturels, garantis sans conservateurs ni additifs, et tout est préparé quotidiennement sur place. D’autre part, et c’est un peu la « cherry on the cake », félicitons l’approche sociale, grâce à un management participatif et un approvisionnement local, mais aussi écologique, pêche responsable et éthique : l’enseigne s’engage à donner les invendus du jour à des associations pour les sans abris. Autant de bonnes raisons de pardonner l’incapacité des « british » à saisir l’art de la grande gastronomie, car il nous offre ici l’occasion de vérifier leur talent en matière de fast-food et surtout de friandises !

Alors, séduites pas nos amis anglo-américains ?

Maé-Lise