Nicolas Sarkozy a déclaré dans une interview publiée hier sur le site du Particulier à Particulier ( pap.fr) qu'il voulait inciter fiscalement les propriétaires fonciers à vendre leurs terrains.
Il s'agit une nouvelle fois pour le candidat-sortant, décidément à court d'idées, de reprendre une proposition développée par François Hollande au cours de la campagne et qui propose de rendre progressive dans le temps la taxation de la rétention foncière. En effet, le propriétaire qui " gèle " un terrain constructible et prive ainsi la Nation de logements supplémentaires a le devoir d'assumer une partie du coût collectif que cela représente. Plus la rétention foncière sera longue, plus la taxation sur la plus-value sera forte.
Dommage, tout de même, que Nicolas Sarkozy n'ait pas profité de ses cinq années à l'Elysée pour appliquer toutes les bonnes résolutions qu'il s'agite à reprendre depuis quelques semaines : ce fut d'abord la mise à disposition de terrains de l'Etat, puis l'encadrement des loyers, et maintenant la taxation foncière ! Autant de mesures proposées par François Hollande, d'abord combattues, puis adoubées à quelques jours du scrutin !
Au lieu de cela, il a gaspillé l'argent de l'Etat avec des amortissements fiscaux sans contreparties - " Robien ", " Borloo " et autres " Scellier " - qui pèsent cette année plus d'un milliard d'euros dans le budget de l'Etat... et qui continueront de peser entre 700 et 900 millions d'euros par an jusqu'en 2018 ! Pour François Hollande, chaque euro dépensé par l'Etat doit être un euro utile. Toutes les aides à l'investissement locatif seront donc soumises à contreparties sociales.
Au lieu de cela, il a jeté l'argent par les fenêtres avec la déductibilité des intérêts d'emprunt (loi TEPA) qui a bénéficié essentiellement aux Français les plus aisés et qui va coûter - entre son adoption en 2007 et son extinction en 2016 - environ 11 milliards d'euros ! Sans que cela n'ait en rien aidé les primo-accédants. Preuve en est le faible relèvement du taux de propriétaires en France, passé de 57% en 2007 à 58% en fin de quinquennat.
Après cinq ans de dispositifs coûteux et face à une crise du logement sans précédent, le candidat sortant, à court d'idées, est contraint de reprendre celles de François Hollande... in extremis. De quoi est-il vraiment convaincu finalement ? Après cinq ans d'exercice du pouvoir au bénéfice des plus aisés et au détriment des finances publiques, de façon appliquée et obstinée, il voudrait nous faire croire qu'il prendrait des décisions en faveur du logement abordable pour tous s'il était reconduit ? Nul ne peut le penser. Et cela coûtera trop cher de payer pour voir !