Festival Air d’Islande, Le Point Éphémère, les 14 et 15 avril 2012
Hartzine était donc présent les 14 et 15 avril derniers au Point Éphémère afin de profiter du copieux programme musical proposé par le Festival Air d’Islande. Deux soirées durant lesquelles on aura pu se rendre compte de visu de la diversité et de la qualité de la scène islandaise actuelle, souvent pour le meilleur, parfois quand même pour le moins bon. Ainsi, la première soirée, avec sa programmation concoctée par l’équipe de l’excellent Iceland Airwaves Festival, aura commencé, disons, tout doucement, avec l’OVNI Kria Brekkan qui, à défaut de nous émouvoir avec ses minauderies arty, nous aura ouvert une voie royale vers le bar pour nous préparer au mieux aux réjouissances à venir. Réjoui, on le sera d’ailleurs totalement grâce au folk cousu de fil d’or de Snorri Helgason, petit protégé de Sin Fang, qui remportera le morceau facilement avec sa dégaine à la Will Oldham et ses chansons boisées, bucoliques, et au final, assez bluffantes. On gardera assurément un œil sur le bonhomme à l’avenir… Après ce moment de grâce, nos craintes étaient réelles quant au post-rock de For A Minor Reflexion, formation censée nous propulser à vitesse grand V dans une dimension mogwaienne. Si le jeu des références peu parfois se révéler dangereux, le groupe assume visiblement les siennes et dissipe vite nos a priori : le son est puissant, précis, les titres calibrés et efficaces. Et à défaut de nous avoir fait oublier Mogwai, les Islandais les auront agréablement rappelés à notre bon souvenir.
Changement d’ambiance radical le lendemain pour la soirée Kimi Records, qui commencera sur les chapeaux de roues avec Lazyblood, duo composé d’un membre de Reykjavík! et de la danseuse/chorégraphe/chanteuse (on restera prudent sur le troisième qualificatif) Erna Omarsdottir. Si on sera resté imperméable aux éructations du duo sur lit d’électronique grossière, on leur reconnaîtra tout de même un sens incontestable du show, qui transformera vite ce concert en performance, grâce à ladite Erna, en transe, qui jouera avec le public d’une part, et beaucoup avec son corps d’autre part, l’inénarrable jeune femme ne s’encombrant pas avec des choses aussi futiles que la pudeur. Au final, plutôt amusant, mais musicalement dispensable. Sans transition aucune, les timbrés de Reykjavík! rejoindront leur compère sur scène par la suite, pour un concert qui, comme on s’y attendait, alterna le bon et le moins bon : pour faire court, on aime vraiment ce groupe lorsqu’il accepte de se débarrasser de ses oripeaux métal pour aller jouer sur des terrains plus raffinés, son énergie inaltérable s’occupant du reste. Enfin, on ne va pas vous le cacher, après toutes ces émotions, la fatigue s’emparant de nous, on n’aura rien vu des pourtant prometteurs Kimono, pliant bagage avant leur arrivée sur scène. Et on le regrette un peu, des échos plutôt positifs, après coup, étant parvenus jusqu’à nos oreilles par ailleurs globalement ravies de s’être nourries de ce kaléidoscope sonore islandais à Paris, auquel on souhaite une longue vie. Car on en est désormais définitivement convaincus, la culture islandaise le mérite amplement.