“Ce qui est arrivé à Papa ressemble un peu à l’histoire du Big Bang, même si Maman affirme que c’est plus étonnant encore. Celui qui serait davantage familier avec le cas de Papa qu’avec celui du Big Bang risquerait donc d’en venir à des conclusions absurdes. Alors que du Big Bang a surgi l’univers tout entier, seul un olivier est né de l’oreille de Papa. Mais nous discuterons de cela plus tard, lorsque l’arbre aura commencé à pousser.”
A l’approche de l’été, on est parfois tenté par un petit régime … Mais renoncer au chocolat n’est pas chose aisée ! Voici donc un conseil de lecture pour couper court à toute culpabilité !
J’ai découvert ce livre totalement par hasard… C’est sa quatrième de couverture, m’ayant fait penser à la comédie Sumo que j’avais beaucoup aimée, qui m’a incitée à le lire.
Litte Big Bang est un drôle de récit, pris en charge par un narrateur israélien enfant, âgé nous précise-t-on, de 12 ans et 8 mois, vivant une période agitée au sein de sa famille. Une question, assez épineuse, revient sans cesse dans la bouche du père qui, chaque jour, demande si, oui ou non, il peut être qualifié de « gros ». Approchant dangereusement du quintal, Roy se lance dans différents régimes : d’un régime tout « pommes », il passe à un tout « carottes », puis « concombre » ou encore « chou-fleur ». On ira même jusqu’à lui conseiller un régime à base de pop corn ! Voyant que cela n’a aucun effet, il consulte la spécialiste israélienne de « l’alimentation saine et du juste amaigrissement », qui lui prescrit un régime bien singulier, à base d’olives ! Mais, ce n’est pas tant la question de l’apport calorique des olives qui va poser problème que leur noyau…
En effet, quelques jours après avoir manqué s’étouffer en mangeant, la femme de Roy découvre qu’un minuscule olivier pousse dans l’oreille de son mari. Et impossible d’en couper une seule branche, car l’interaction est totale entre l’homme et l’arbuste… Et c’est bien un Big Bang local qui secoue alors le pays car il faut consulter un spécialiste arabe de la culture des oliviers !
Le roman devient alors véritablement une fable métaphorique du conflit israélo-palestinien, dépassant la simple veine humoristique. « La symbiose était telle que tous deux, s’étaient pour ainsi dire fondus en un seul être, comme une sorte d’état binational. »
On pourrait qualifier le style de ce roman d’écriture « pacifique », un peu à l’image du symbole de l’olivier. Loin de s’apitoyer sur le sort de deux peuples, l’auteur traite un sujet douloureux avec la force du rire. Ses personnages hauts en couleurs (notamment le duo détonnant que forme le grand-père astrophysicien avec son épouse) apportent une fraicheur surprenante pour un récit illustrant une réflexion sur un sujet aussi épineux et grave que celui-ci…
Benny Barbash, Little Big Bang, éditions Zulma (traduit de l’Hébreu par Dominique Rothermund)