Le patient au coeur du système, grâce à la e-santé

Publié le 24 avril 2012 par Fabricevezin @FabriceVezin

Un article du Monde daté de ce jour se fait l’écho d’une initiative en Isère prise en charge par la Cnassm autour des insuffisants cardiaques.

Il s’agit de mettre à disposition au domicile des insuffisants cardiaques en milieu rural, du matériel d’automesure pour le suivi de la tension, rythme cardiaque, poids et autres indicateurs de santé. Indicateurs suivis par ces patients et bien sûr par les professionnels de santé qui les suivent.

Cette expérience menée par la Cnassm va permettre d’ évaluer la viabilité économique de cette prise en charge, dont l’un des avantages visés est les désengorgement des services hospitaliers. Côté technique, les boitiers utilisés au domicile des patients, Twittoo sont conçus par la société H2AD, qui est une plateforme de télémédecine.

On est là dans l’un des pans de la télémédecine et le suivi du patient à distance, la surveillance et l’analyse de ses indicateurs de santé sont bien des enjeux majeurs pour le système de santé français de demain.

Cet exemple est une parfaite introduction pour mon deuxième article consacré aux typologies de patients (je vous invite à consulter le précédent consacré au patient de type « consommateur », en cliquant sur ce lien).

Nous parlons ici du « patient-acteur du système de soins”, celui atteint d’une affection de longue durée, dépendant et se trouvant le plus souvent à son domicile. Et, comme le démontre l’article du Monde, celui dont la captation et le recueil de ses données médicales personnelles est un enjeu majeur pour l’écosystème du marché de la e-santé.

Et nous allons voir que ce créneau de la captation des données médicales utilise un spectre très large de devices (en fonction du profil du patient), allant de la saisie manuelle à des capteurs qui tendent de plus en plus à la transparence vis-à-vis du patient et de son quotidien.

Ce créneau, on s’en doute est investi par des acteurs à haut potentiel technique, car la complexité du recueil de données à la transmission de ces mêmes données à une base de données distante requiert un savoir-faire technique réservé à des PME ou des grands groupes spécialisés dans ces domaines. Expertise technique couplée à un staff médical pour le suivi et l’analyse des données collectées et les modalités d’actions en fonction des indicateurs de suivi retournés.

(Je vous conseille la lecture d’un précédent article sur ce point : http://lemondedelaesante.wordpress.com/2012/02/29/les-industriels-de-lit-et-de-la-high-tech-prennent-position-dans-la-e-sante/).

On comprend l’intérêt de ces acteurs pour ce marché à fort potentiel, car en 2011 le marché de la e-santé a évolué en dehors de l’hôpital, au plus près des patients dans le domicile avec 2 cibles identifiés : les patients atteints de maladie chronique et les séniors ou personnes dépendantes vivant à domicile.

A ce titre, je vous invite à consulter deux précédents articles sur les acteurs positionnés et les solutions proposées à la cible des séniors :

http://lemondedelaesante.wordpress.com/2012/04/03/le-marche-prometteur-du-suivi-a-distance-des-donnees-medicales-des-seniors/

et

http://lemondedelaesante.wordpress.com/2012/02/07/les-fai-presents-sur-le-creneau-de-la-telesurveillance-vers-les-seniors/

Ce marché est à terme très rentable. Quelques chiffres suffisent pour s’en convaincre :
En 2015, plus de 2 millions d’habitant auront plus de 85 ans en France et les affections longues durées telles que le diabète toucheraient 8 à 12 millions d’habitant. La France dépense 11% de PIB à la santé (Allemagne : 10,6% – Belgique : 10,3%).

Mais revenons à notre typologie de patient, qui contrairement à notre “patient-consommateur” n’a pas cette démarche active concernant un acte d’achat d’un conseil ou d’une appli santé. Ici, il est au coeur d’un dispositif de suivi mis en place par des professionnels de santé dans le cadre d’un maintien à domicile pour le traitement d’une affection longue durée par exemple. Son rôle consiste à saisir ses propres informations via l’outil mis à sa disposition pour le suivi de son traitement ou des indicateurs santé désirés. Rôle qui tend à se “simplifier” par l’utilisation de capteurs de plus en plus transparents ou intégrés (on parle ici de vêtements intelligents, voir des comprimés à ingérer).

Néanmoins, par l’ensemble de ces dispositifs et acteurs, le patient (re)trouve sa place “centrale” au coeur du parcours de soin. C’est véritablement l’épine dorsale du parcours de soin ainsi souhaité comme le montre le schéma ci-dessous, tiré de la plaquette éditée par le centre e-santé de Toulouse.

Et vous ? Qu’en pensez-vous ?