Personne ne peut sauver la misère du Monde à lui tout seul. Oui, mais il peut y contribuer. Ne dit-on pas que les petits ruisseaux font les grandes rivières ?
Duchesse Tendresse livre ici son témoignage sur
son engagement personnel face à l’injustice vécue par ceux qui vivent sur les trottoirs, sous des cartons ou dans les angles de vitrines de magasins quand on ne les chasse pas le jour
venu...
Lundi 23 avril 2012 :
« Je viens de rentrer d'Orléans où je suis allée à mon cours de Lecture Labiale... quand je suis repartie, je me suis arrêtée au Centre d'Arc acheter du papier à imprimer et, en repartant du
magasin, j'ai fait une halte pour discuter avec 2 SDF... un voiture de Police avec 3 policiers à côté me regardaient faire ... J'ai continué la conversation et j'ai pris un premier contact avec
les SDF.
Demain je vais faire des examens médicaux et je vais leur apporter les coordonnées des associations qui sont en train de se monter pour les aider !
Je leur ai proposé une aide administrative pour le moment ... pour faire plus, il faudrait que j'ai d'autres personnes avec moi car pas de voiture .... je ne peux pas faire beaucoup mais je
vais m'occuper de ce petit groupe.
Faut bien commencer par quelque chose. Je serai surement peut productive entre mai et juillet à cause de ma double opération de la main gauche mais je garderai le contact avec mes « Filleuls
» ! »
Mardi 24 avril 2012
« Direction le Centre d’Arc pour retrouver mes filleuls ! Je n’ai pas retrouvé celui avec
qui j’ai discuté hier, mais j’ai un contact avec le reste du groupe et l'une des 2 femmes que je vois, à chaque fois que je passe.
En discutant avec eux, j’ai parlé des nouvelles associations de particulier qui se montaient en ce moment pour aider les SDF. J’ai laissé le N° de Téléphone du 115 Du Particulier.
Dans le groupe, Un homme de 28 ans, Réau et un jeune homme de 18 ans, Jérémy, m’ont dit rechercher un hébergement et acceptaient de quitter Orléans … J’attends des nouvelles pour tous les
deux !
Il y a une femme d’une trentaine d’année qui est en hôtel social avec une petite fille, elle ne voulait pas de mon aide car elle est en tutelle.
Je lui ai dit que cela ne l’empêchait pas d’être aidée par des particuliers.
Comme j’ai des vêtements de femmes en tailles : 52, 54, 56 (souvenir de mon époque 120 kg) à donner, je les lui ai proposé en lui disant que j’amenais tout sous 3 jours et quelle prendrai ce
qui lui va et à elle de donner le reste à d’autres femmes dans le besoin !
Vendredi, je vais voir pour avoir plus de renseignement sur sa fille et lui demander si elle a besoin de quelque chose pour l’enfant ! J’ai pu lui donner ma carte de visite et elle l’a
accepté !
Pui, il y a Dominique, la soixantaine … un homme que je voyais en 2009 toujours au même endroit puis je suis restée sans nouvelle près de 3 ans … je l’ai revu pour la première fois, il y a 3
semaines.
Réau est son fils et il m’expliqué ce qui était arrivée à son père durant ces 3 années.
Ce matin, j’ai repris un contact avec Dominique et je me suis enquis de ses besoins. En discutant nous en sommes arrivés à ses problèmes de santé.
Il est handicapé suite à une opération de la hanche … Il s’est déshabillé devant tout le monde dans la rue pour me montrer ses cicatrices, celle de sa hanche + une au ventre …. Je ne vous dis
pas la tête de son fils et moi qui avait envie d’éclater de rire mais aussi l’angoisse que quelqu’un appelle la police en disant qu’il y avait un gars qui se déshabillait dans la rue !
Je finis par apprendre qu’il faut que je trouve un duvet et des vêtements car on lui a tout volé en fin de semaine dernière.
Il faut que je lui trouve une canne de marche réglable car sa béquille n’est pas adaptée et il boite beaucoup pour se déplacer … je la souhaite pliante afin qu’il puisse la replier surtout la
nuit afin qu’on ne la lui vole pas où qu’on s’en serve pour le frapper … IL la met dans un sac et dort dessus … « Ni vu, ni connu ! »
Comment en suis-je arrivée à intervenir, toute seule, auprès « d’accidentés de la vie » ?
Qu’est ce qui me pousse à aller vers ceux qui ont moins que moi ?
A ma première question, je vous répondrai qu’il y a longtemps que je suis écoeurée de voir les gens passer près des SDF sans les regarder … je ne comprends pas que l’on puisse être aussi
indifférent.
On ne peut pas prendre toute la misère du monde sur nos épaules, c’est impossible mais ne peut on rien faire près de chez soi ?
Le fait d’avoir vue la naissance de divers groupes d’entre- aides se créer sur Facebook m’a mis en confiance pour oser me lancer toute seule en faisant ce que je pouvais assumer
seule.
J’ai pour habitude de suivre ma conscience, et depuis hier ma conscience me criait de plus en plus fort que m’impliquer et d’agir au lieu de regarder alors… je l’ai écouté et je me suis
lancée !
A la 2ème question, je répondrai que j’ai eu une vie avec beaucoup de hauts et de bas en passant par des périodes de galères et personne pour m’aider vraiment surtout pas ma famille
!
Pas évident quand on 2 enfants avec soi … je ne veux pas m’étaler sur mon passé.
Le fait d’être devenue complètement sourde et d’être atteintes de diabète et autres joyeuseté à vie + une assistance respiratoire, vous fait voir les choses autrement.
Il ya eu aussi, une période de ma vie (2003 à 2007) où j’ai été droguée par un surdosage de médicament à cause de la ménaupose et j’ai plongée en enfer !
Après m’être battue seule pour revenir à la surface de la terre, je me suis jurée de ne plus me taire et de bouger si je vois des gens en détresse et j’ai commencé en 2009.
Je suis, malgré ma surdité, correspondante de presse bénévole, pour un journal d’Internet et cela me permet d’aider, en ayant la possibilité de donner la parole à ceux qui en ont besoin… une
carte de presse officielle est un sésame qui ouvrent bien des portes !
Je menais déjà un combat contre les empoisonnements par les médicaments, je me rajoute une autre mission, celui de venir en aide aux gens de la rue avec les moyens du bord à ma disposition
!
J’ai la chance d’avoir du dynamisme à revendre… de savoir me servir des médias… De savoir écrire et communiquer … D’avoir un très bon contact avec tous les gens, peux importe le niveau
social, je m’adapte comme « un camélon » alors autant que j’en fasse profiter ceux qui n’ont pas cette chance surtout si ils sont dans la rue ! »