« Presque séparés »
J’avais déjà écrit que le Canada ne nous reconnaît pas, nous du Québec, et que nous non plus, nous ne les reconnaissons, eux du Canada. Qui, au Québec, parle encore de ces belles Montagnes Rocheuses, sises dans l'Ouest canadien, qui nous appartiennent aussi, à nous les Québécois, puisque nous faisons partie du Canada ?
Bref, je veux dire, nous sommes deux solitudes, qui s’ignorent (par définition), qui ne se parlent pas, qui se disent, pour les Canadiens, que nous ne pouvons les quitter, et pour les Québécois (certains pro Canada), que nous ne pouvons les quitter, et pour d’autres Québécois (les pro-Québec), que nous devrions les quitter. C'est si simple: il faut bien reconnaître que nous ne nous parlons jamais, sinon, par les media: - chez les anglophones, dans un "Quebec bashing" odieux-amer-méprisant, - et, chez les francophones, dans un je ne sais trop "mielleux affrontement-réponse" à ce Quebec bashing.
C’est risible tout ça !
Quelle absurdité !
Mais surtout, pourquoi s’obstiner ?
C’est ce que vient de reconnaître, de comprendre... M. Ignatieff, ancien chef du parti libéral du Canada. Le premier ministre du Québec, M. Charest, lui, ne comprend pas (c'est un euphémisme).
Plongés dans une indifférence mutuelle, le Canada et le Québec sont déjà « presque » des pays séparés, a-t-il dit. Lorsque l’animateur lui a demandé s’il évoquait l’indépendance à la fois pour l’Écosse et le Québec, M. Ignatieff a répondu: « je pense qu’éventuellement, c’est vers là que ça se dirige ».
C’est si simple de le dire ainsi : c’est un fait avéré ; on ne se reconnaît pas mutuellement, sauf pour s’engueuler. Tout nous sépare. Ou, si quelqu'un pense autrement, dites-moi ce qui nous unit. Alors pourquoi ne pas divorcer ?
Pour comprendre mieux: voir "les clés de la souveraineté du Québec".