Magazine Amérique du nord
le président colombien s'inquiète pour son voisin Juan Manuel Santos semble inquiet concernant l’état de santé d’Hugo Chavez, et il ne s’en est pas caché durant l’interview : « s’il arrive quelque chose à Chavez, c’est la stabilité du pays qui est en jeu. Il ne faudrait pas que le Venezuela sombre dans l’anarchie car cela serait néfaste pour la région. Nous avons besoin d’avoir des relations diplomatiques avec un pays dont nous partageons 2200 km de frontières.»
Quand à ses relations avec l’ancien président Uribe, qui critique Santos sans arrêt même si ce dernier fut son ministre de la défense, le président actuel de la Colombie prend les choses avec philosophie : « Uribe n’a pas encore tourné la page et se croit encore président du pays. Pour son bien, pour le mien et pour l’intérêt du pays, j’espère qu’il va vite passer à autre chose. Au début, ces critiques m’ont fait du mal, mais quand c’est plus de 30 accusations par jour, alors je finis par ne plus y prêter la moindre attention. »
Le président Santos ne comprend pas pourquoi l’ancien président est aussi vindicatif contre lui : « je suis pourtant loyal à son plan de sécurité démocratique, de susciter la confiance des investisseurs et je fais tout pour conserver la cohésion sociale en Colombie. C’est bien ce qu’Uribe m’avait demandé de faire. » Pour les suiveurs politiques, Uribe n’est pas content de voir Santos traduire devant la justice des politiciens corrompus ni de reconnaître que des citoyens ont été victimes de violences perpétrées par les forces armées colombiennes.
Concernant le récent sommet des amériques qui s’est tenu à Carthagène la semaine dernière, Santos est revenu sur le thème de la drogue : « nous avons obtenu ce que nous voulions, à savoir entamer un débat sur la légalisation des stupéfiants. Il faut songer à d’autres alternatives dans la guerre contre les trafiquants. Cela peut passer par décriminaliser la consommation et le traiter comme un problème de santé public. Pour le moment, il n’y a pas d’alternatives à notre politique actuelle tant qu’il n’y aura pas un consensus général. Nous continuons à lutter contre le trafic de drogue sur notre continent. »
Juan Martin Soler