C'est en somme la conclusion de cette étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT), publiée dans l'édition du 21 avril de la revue Environmental Science and Technology, la revue de l'American Chemical society. Si l'étude porte sur le Royaume-Uni, ses conclusions sont très probablement généralisables à l'ensemble des pays industrialisés et alertent, une nouvelle fois sur les impacts sanitaires de la pollution en matière de mortalité prématurée.
L'étude a modélisé les niveaux de pollution et estimé leur impact en termes de décès prématurés à partir des données d'émissions de produits chimiques du Royaume-Uni mais aussi de l'UE. Ont été prises en compte les particules fines de moins de 2.5μm de diamètre (1.000µm = 1mm). Les données d'émission ont été extraites du National Atmospheric Emissions Inventory pour le Royaume-Uni et les données européennes du même type de registre pour l'UE. Les chercheurs ont ensuite validé leur modèle en comparant leurs résultats aux données d'archives du UK National Air Quality Archive, qui comprend les niveaux d'ozone, de dioxyde d'azote et de particules fines. L'ozone et le dioxyde d'azote sont les deux polluants produits par les échappements de combustion et la mesure de leurs niveaux dans des échantillons d'air fournit un indicateur du niveau de pollution.
Les gaz d'échappement 4 fois plus mortels que les accidents de la route : Selon ce modèle, la pollution entraînée par les gaz de combustion serait responsable, au UK, d'environ 13.000 décès prématurés par an, le transport routier restant la principale source de pollution avec 4.900 décès sur les 13.000, soit 38% des décès prématurés liés. 6.000 décès supplémentaires seraient causés par des émissions indirectes de l'Union européenne produites en dehors du Royaume-Uni. Alors que les données britanniques donnent 2.950 décès liés aux accidents de la route (en 2007), le transport routier, à lui seul tuerait pratiquement deux fois plus, et les gaz d'échappement dans leur ensemble 4 fois plus mortels.
Selon les auteurs de l'étude, si le lien direct de causalité est difficile à établir, la probabilité que l'exposition aux particules fines de la pollution puisse conduire au décès prématuré est élevée, de l'ordre de 90%. C'est aussi un appel aux autorités européennes sur la mise en place de mesures coordonnées au niveau de l'UE pour éviter l'émission de particules et leur propagation entre les nations. Car, concluent les auteurs, l'UE dans son ensemble est responsable de la qualité de l'air dans tous les États membres.
Source: Environmental Science and Technology, 2012, 46 (8), pp 4291–4296 DOI: 10.1021/es2040416 Publication Date (Web): March 21, 2012 Public Health Impacts of Combustion Emissions in the United Kingdom. (Schéma source APHEIS Air Pollution and Health: a European Information System - Evaluation de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans 26 villes européennes-2002)
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