Ces chercheurs norvégiens et britanniques viennent de mettre au point un nouvel outil d'évaluation de la dépendance au travail. Zoom sur cette échelle, « The Bergen Work Addiction Scale », basée sur des critères reconnus de diagnostic de plusieurs types d'addictions et présentée dans le Scandinavian Journal of Psychology.
Alors que dans le sillage de la mondialisation, des nouvelles technologies et des limites floues entre travail et vie privée, nous assistons à une augmentation de la dépendance de travail, une propension à travailler de manière excessive et compulsive, rappelle le docteur Cecilie Schou Andreassen, psychologue clinicien, de la Faculté de Psychologie de l'Université de Bergen (UIB), qui a dirigé la mise au point de cette nouvelle échelle, une des premières de ce type. Le chercheur rappelle qu'un certain nombre d'études montrent que la dépendance de travail est associée à l'insomnie, à l'épuisement et au stress, à des conflits entre travail et vie familiale et à beaucoup d'autres problèmes de santé.
A l'aide de l'échelle, chacun peut mesurer son degré de dépendance au travail, non-dépendant, légèrement addict ou ….bourreau de travail. L'équipe a mobilisé 12.135 salariés norvégiens de 25 entreprises différentes pour élaborer cette échelle testée ensuite sur plusieurs groupes de professions et de secteurs différents. Par ailleurs, l'échelle tient compte de 7 critères essentiels de l'addiction: La saillance (ou préoccupation constante), la modification de l'humeur (agitation ou irritabilité en cas d'impossibilité), la tolérance (besoin d'augmenter l'intensité ou la fréquence), le retrait (dans d'autres activités), les conflits, les rechutes et la poursuite du comportement malgré les problèmes. Ces 7 critères sont pondérés en fonction de leur importance ou fréquence (1 : Jamais, 2 : Rarement, 3 : Parfois, 4 : Souvent, 5 : Toujours)
Les résultats des tests montrent que l'échelle permet de faire de manière fiable une distinction entre les bourreaux de travail et les autres types de travailleurs :
· Vous réfléchissez à la manière dont vous pourriez libérer plus de temps pour travailler,
· vous passez beaucoup plus de temps à travailler que prévu initialement,
· vous travaillez dans le but de réduire un sentiment de culpabilité, d'anxiété, d'impuissance ou de dépression,
· d'autres personnes vous conseillent de réduire votre temps de travail mais vous ne les écoutez pas,
· vous devenez stressé si vous êtes dans l'impossibilité de travailler,
· vous faites passer après votre travail, vos hobbies, loisirs, ou activité physique,
· vous travaillez tellement que cela a une influence négative sur votre santé.
L'étude montre qu'une notation « 4 » ou « 5 » pour «souvent» ou «toujours» sur au moins 4 des 7 items que vous êtes « workaholic ».
Source: Scandinavian Journal of Psychology DOI: 10.1111/j.1467-9450.2012.00947.x Development of a work addiction scale. (Visuels INSV)
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