« Nous pouvons prouver que les femmes qui ont un grand nombre de variantes génétiques associées à une faible densité osseuse ont un risque accru jusqu'à 56% d'ostéoporose par rapport aux femmes qui ont une configuration normale des mêmes variantes génétiques », explique cette équipe de l'Université de Göteborg qui vient de découvrir 56 gènes et 14 variantes qui augmentent le risque d'ostéoporose et de fractures. Des conclusions publiées dans l'édition du 15 avril de la revue Nature Genetics.
Les auteurs rappellent que l'ostéoporose est une pathologie commune avec des effets graves. 50% des personnes victimes de fracture de la hanche après 80 ans ont une durée de survie de moins d'1 an après l'accident. Mais si les conséquences de l'ostéoporose sont donc malheureusement bien connues, les causes génétiques de la maladie restaient largement inconnues.
C'est une large étude menée sur 80.000 personnes et 32.016 cas de fracture, dans le cadre d'un consortium international de recherche, réunissant également des chercheurs de l'Université d'Umea, d'Uppsala et de Malmö, qui a permis ces découvertes essentielles en biologie osseuse, avec, au-delà des gènes identifiés, des variants associés au risque de fracture, l'identification précise de plusieurs voies de signalisation moléculaires pour la densité osseuse. La densité minérale osseuse (DMO) est le prédicteur le plus largement utilisé du risque de fracture. Les chercheurs ont effectué la plus grande méta-analyse à ce jour sur le rachis lombaire et le col du fémur, dont 17 études d'associations pangénomiques. Ils ont testé les meilleurs marqueurs de DMO sur 50.933 sujets témoins, regardé l'association avec le risque de fracture chez 31.016 personnes avec antécédents de fracture (cas) et chez 102.444 contrôles.
56 régions génétiques « de la densité osseuse » : Les chercheurs ont pu ainsi identifier 56 gènes dont 32 nouveaux associés à la DMO et 14 variants associés à au risque de fracture chez les êtres humains. Comme l'explique Claes Ohlsson, professeur à l'Académie Sahlgrenska de l'UG, «C'est la première fois qu'une étude identifie des variants génétiques si fortement associés au risque accru de fracture». Ces résultats mettent en lumière l'architecture génétique et les mécanismes physiopathologiques qui sous-tendent la variation de la DMO et la susceptibilité aux fractures.
Ulrika Pettersson, co-auteur de l'étude et professeur agrégé au Département de pharmacologie et de neurosciences cliniques, de l'Université d'Umea explique que cette étude ouvre une nouvelle ère de recherche : «En plus des protéines déjà connues et des voies identifiées dans l'étude, nous sommes aujourd'hui confrontés à une toute nouvelle biologie dans le domaine de la recherche sur les os»
Source: Nature Genetics on 15 April doi:10.1038/ng.2249 "Genome-wide meta-analysis identifies 56 bone mineral density loci and reveals 14 loci associated with the risk of fracture" (Visuel National Osteoporosis Foundation)
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